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public, tout ce qu'il plairait au peuple et aux ecrivains d'imaginer.
C'etait a l'opinion a faire justice de l'opinion meme, et a tous les
magistrats a se defendre par leurs vertus contre les verites et les
calomnies de ce jour. Rien n'etait plus grand et plus moral que cette idee.
Il ne faut point, parce qu'une destinee plus forte a emporte les pensees et
les institutions de cette epoque, frapper de ridicule ses vastes et hardies
conceptions. Les Romains ne sont pas restes ridicules, parce que, le jour
du triomphe, le soldat place derriere le char du triomphateur, pouvait dire
tout ce que lui suggerait sa haine ou sa gaiete. Tous les quatre ans,
l'annee bissextile, amenant six jours complementaires au lieu de cinq,
cette sixieme sans-culottide devait s'appeler fete de la _revolution_, et
etre consacree a une grande solennite, dans laquelle les Francais
viendraient celebrer l'epoque de leur affranchissement et l'institution de
la republique.
Le jour fut divise, suivant le systeme decimal, en dix parties ou heures,
celles-ci en dix autres, et ainsi de suite. De nouveaux cadrans furent
ordonnes pour mettre en pratique cette nouvelle maniere de calculer le
temps; cependant, pour ne pas tout faire a la fois, on ajourna a une annee
cette derniere reforme. La derniere revolution, la plus difficile, la plus
accusee de tyrannie, fut celle qu'on essaya a l'egard du culte. Les lois
revolutionnaires, relatives a la religion, etaient restees telles que
l'assemblee constituante les avait faites. On se souvient que cette
premiere assemblee, desirant ramener l'administration ecclesiastique a
l'uniformite de l'administration civile, voulut que les circonscriptions
des dioceses fussent les memes que celles des departemens, que l'eveque fut
electif comme tous les autres fonctionnaires, et qu'en un mot, sans toucher
au dogme, la discipline fut regularisee, comme venaient de l'etre toutes
les parties de l'organisation politique. Telle fut la constitution civile
du clerge, a laquelle on obligea les ecclesiastiques de preter serment. Des
ce jour, on s'en souvient, il y eut un schisme; on appela pretres
constitutionnels ou assermentes, ceux qui avaient adhere a la nouvelle
institution, et pretres refractaires ceux qui s'y etaient refuses. Ces
derniers seulement etaient prives de leurs fonctions et pourvus d'une
pension. L'assemblee legislative, voyant qu'ils s'attachaient a indisposer
l'opinion contre le nouveau regime, les soumi
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