le Porentruy,
envoye par mon clerge a la premiere assemblee, puis eleve a l'archeveche de
Paris, je n'ai jamais cesse d'obeir au peuple. J'ai accepte les fonctions
que ce peuple m'avait autrefois confiees, et aujourd'hui je lui obeis
encore en venant les deposer. Je m'etais fait eveque quand le peuple
voulait des eveques, je cesse de l'etre maintenant que le peuple n'en veut
plus." Gobel ajoute que tout son clerge, anime des memes sentimens, le
charge de faire la meme declaration. En achevant ces paroles, il depose sa
mitre, sa croix et son anneau. Son clerge ratifie sa declaration. Le
president lui repond avec adresse, que la convention a decrete la liberte
des cultes, qu'elle a du la laisser tout entiere a chaque secte, qu'elle ne
s'est jamais ingeree dans leurs croyances, mais qu'elle applaudit a celles
qui, eclairees par la raison, viennent abjurer leurs superstitions et leurs
erreurs.
Gobel n'avait pas abjure le sacerdoce et le catholicisme, et n'avait pas
ose se declarer un imposteur qui venait enfin avouer ses mensonges; mais
d'autres etendent pour lui cette declaration. "Revenu, dit le cure de
Vaugirard, des prejuges que le fanatisme avait mis dans mon coeur et dans
mon esprit, je depose mes lettres de pretrise." Divers eveques et cures,
membres de la convention, suivent cet exemple, et deposent leurs lettres
de pretrise ou abjurent le catholicisme. Julien de Toulouse abdique aussi
sa qualite de ministre protestant. Des applaudissemens furieux de
l'assemblee et des tribunes accueillent ces abdications. Dans ce moment,
Gregoire, eveque de Blois, entre dans l'assemblee. On lui raconte ce qui
vient de se passer, et on l'engage a imiter l'exemple de ses collegues. Il
refuse avec courage: "S'agit-il du revenu attache aux fonctions d'eveque?
je l'abandonne, dit-il, sans regret. S'agit-il de ma qualite de pretre et
d'eveque? je ne puis m'en depouiller; ma religion me le defend. J'invoque
la liberte des cultes." Les paroles de Gregoire s'achevent dans le tumulte,
mais n'arretent point cependant l'explosion de joie que cette scene a
excitee. La deputation quitte l'assemblee au milieu d'une foule immense, et
va se rendre a l'Hotel-de-Ville pour recevoir les felicitations de la
commune.
Il n'etait pas difficile, une fois cet exemple donne, d'exciter toutes les
sections de Paris et toutes les communes de la republique a l'imiter.
Bientot les sections se reunissent, et viennent declarer, l'une apres
l'autre, qu'elles reno
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