ons apres."
Nous, nous disons: "Faisons une revolution; mais voyons tout de suite ce
que nous aurons a voir apres."
Le _National_ dit: "Ces gens sont fous, ils veulent des institutions.
Eux! des sectaires, des philosophes, des reveurs! leurs institutions
n'auront pas le sens commun."
Nous disons: "Ces gens sont aveugles, ils veulent agiter le peuple,
avec des institutions deja vieillies, a peine modifiees, et nullement
appropriees aux besoins et aux idees de ce peuple, qu'ils ne connaissent
pas et qui les connait aussi peu."
Le _National_ dit: "Voyons-les donc, leurs belles institutions! Ah! ils
nous parlent philosophie? que veulent-ils faire avec leur philosophie?
Jean-Jacques a tout dit; Robespierre, tout essaye. Nous continuerons
l'oeuvre de Rousseau et de Robespierre."
Nous disons: "Vous n'avez ni lu Rousseau, ni compris Robespierre, et
cela parce que vous n'etes pas philosophes, et que Robespierre et
Rousseau etaient deux philosophes. Vous ne pourrez pas appliquer leur
doctrine parce que vous ne savez ni ce que l'un a voulu dire, ni ce que
l'autre a voulu faire. Vous croyez, par la guerre au dehors et la force
au dedans, donner de la gloire a la France et a votre parti? Le peuple
n'a pas besoin de gloire, il a besoin de bonheur et de vertu. Si cela
ne peut s'acheter que par la guerre, il fera la guerre et vous prendra
peut-etre pour generaux, si vous faites vos preuves d'autre chose que
de combattre le tres petit combat a la plume; mais, tout en faisant la
guerre, la France voudra des institutions, et ce n'est pas vous qui le
ferez, vous en etes incapables. Votre ignorance, votre inconsequence,
votre violence et votre vanite, nous sont hautement manifestees par
chaque ligne que vous ecrivez, meme sur les moindres matieres. Qui donc
fera ces lois? un Messie? nous n'y croyons pas. Des revelateurs? nous ne
les avons pas vus apparaitre. Nous? nous ne lisons pas dans l'avenir et
ne savons pas quelle forme materielle devra prendre la pensee humaine a
un moment donne. Qui donc fera ces lois? Nous tous, le peuple d'abord,
vous et nous, par-dessus le marche. Le moment inspirera les masses.
Oui, disons-nous encore, les masses seront inspirees! Mais a quelle
condition? a la condition d'etre eclairees. Eclairees sur quoi? sur
tout, sur la verite, sur la justice, sur l'idee religieuse, sur
l'egalite, la liberte et la fraternite, _sur les droits et sur les
devoirs_, en un mot.
Ici, entamez la discussion, si vous v
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