nt violes, etc.
Les deux oppositions se prononcaient plus ouvertement de jour en jour.
Elles commencaient a contester au directoire certaines attributions
dont il avait ete pourvu par la loi du 19 fructidor, et dont il avait
quelquefois fait usage. Ainsi cette loi lui donnait le droit de fermer
les clubs, ou de supprimer les journaux dont la direction lui paraitrait
dangereuse. Le directoire avait ferme quelques clubs devenus trop
violens, et supprime quelques journaux qui avaient donne des nouvelles
fausses et imaginees evidemment dans une intention malveillante. Il y
eut un journal, entre autres, qui pretendit que le directoire allait
reunir a la France le pays de Vaud: le directoire le supprima. Les
patriotes s'eleverent contre cette puissance arbitraire, et demanderent
le rapport de plusieurs des articles de la loi du 19 fructidor. Les
conseils deciderent que ces articles resteraient en vigueur jusqu'a
l'etablissement d'une loi sur la presse; et un travail fut ordonne pour
la preparation de cette loi.
Le directoire essuya egalement de fortes contradictions en matiere de
finances. Il s'agissait de clore le budget de l'an VI (1797-1798), et de
proposer celui de l'an VII (1798-1799). Celui de l'an VI avait ete fixe
a 616 millions; mais sur les 616 millions, il y avait eu un deficit de
62 millions, et, outre ce deficit, un arriere considerable dans les
rentrees. Les creanciers, malgre la solennelle promesse d'acquitter le
tiers consolide, n'avaient pas ete payes integralement. On decida
qu'ils recevraient, en paiement de l'arriere, des bons recevables en
acquittement des impots. Il fallait fixer sur-le-champ le budget de l'an
VII, dans lequel on allait entrer. Les depenses furent arretees a 600
millions, sans la supposition d'une nouvelle guerre continentale. Il
fallut reduire les contributions fonciere et personnelle, beaucoup
trop fortes, et elever les impots du timbre, de l'enregistrement, des
douanes, etc. On decreta des centimes additionnels pour les depenses
locales, et des octrois aux portes des villes pour l'entretien des
hopitaux et autres etablissemens. Malgre ces augmentations, le ministre
Ramel soutint que les impots ne rentreraient tout au plus qu'aux trois
quarts, a en juger par les annees precedentes, et que c'etait les
exagerer beaucoup que de porter les rentrees effectives a 450 ou
500 millions. Il demanda donc de nouvelles ressources, pour couvrir
reellement la depense de 600 millions; il proposa un
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