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taires d'ambassade. D'abord on fit des difficultes de les laisser sortir de Rastadt; mais enfin tous les obstacles furent leves, et ils partirent. La nuit etait tres sombre. A peine etaient-ils a cinquante pas de Rastadt, qu'une troupe de hussards de Szecklers fondit sur eux le sabre a la main, et arreta les voitures. Celle de Jean Debry etait la premiere. Les hussards ouvrirent violemment la portiere, et lui demanderent, en un jargon a demi barbare, s'il etait Jean Debry. Sur sa reponse affirmative, ils le saisirent a la gorge, l'arracherent de sa voiture, et, aux yeux de sa femme et de ses enfans, le frapperent de coups de sabre. Le croyant mort, ils passerent aux autres voitures, et egorgerent Roberjeot et Bonnier dans les bras de leurs familles. Les membres de la legation ligurienne et les secretaires d'ambassade eurent le temps de se sauver. Les brigands charges de cette execution pillerent ensuite les voitures, et enleverent tous les papiers. Jean Debry n'avait pas recu de coup mortel. La fraicheur de la nuit lui rendit l'usage de ses sens, et il se traina tout sanglant a Rastadt. Quand cet attentat fut connu, il excita l'indignation des habitans et des membres du congres. La loyaute allemande fut revoltee d'une violation du droit des gens, inouie chez des nations civilisees, et qui n'etait concevable que d'un cabinet a demi barbare. Les membres de la deputation restes au congres prodiguerent a Jean Debry, et aux familles des ministres assassines, les soins les plus empresses. Ils se reunirent ensuite pour rediger une declaration, dans laquelle ils denoncaient au monde l'attentat qui venait d'etre commis, et repoussaient tout soupcon de complicite avec l'Autriche. Ce crime, connu sur-le-champ de toute l'Europe, excita une indignation universelle. L'archiduc Charles ecrivit a Massena une lettre pour annoncer qu'il allait faire poursuivre le colonel des hussards de Szecklers; mais cette lettre froide et contrainte, qui prouvait l'embarras du prince, n'etait pas digne de lui et de son caractere. L'Autriche ne repondit pas, et ne pouvait pas repondre, aux accusations dirigees contre elle. Ainsi, la guerre etait implacable entre les deux systemes qui partageaient le monde. Les ministres republicains, mal recus d'abord, puis outrages pendant une annee de paix, venaient enfin d'etre assassines indignement, et avec autant de ferocite qu'on aurait pu le faire entre nations barbares. Le droit des gens, observe entre les
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