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des monts, et se liant a la precedente, durent marcher, l'une sur Terni,
l'autre sur Magliano; la quatrieme et la principale, formant le corps de
bataille, fut dirigee sur Frascati et sur Rome; une cinquieme, longeant
la Mediterranee, eut la mission de parcourir les Marais Pontins, et de
rejoindre le corps de bataille sur la voie Appienne; enfin la derniere,
embarquee sur l'escadre de Nelson, fut dirigee sur Livourne, pour
soulever la Toscane et fermer la retraite aux Francais. Ainsi tout etait
prepare pour les envelopper et les perdre tous, mais rien ne l'etait
pour les battre auparavant.
C'est dans cet ordre que Mack se mit en marche avec ses quarante mille
hommes. La quantite de ses bagages, l'indiscipline des troupes, le
mauvais etat des chemins, rendaient ses mouvemens tres lents. L'armee
napolitaine formait une longue queue, sans ordre et sans ensemble.
Championnet, averti a temps du peril, detacha deux corps pour observer
la marche de l'ennemi, et proteger les corps isoles qui se repliaient.
Ne croyant pas pouvoir conserver Rome, il resolut de prendre une
position en arriere, sur les bords du Tibre, entre Civita-Castellana
et Civita-Ducale, et la de concentrer ses forces pour reprendre
l'offensive.
Tandis que Championnet se retirait sagement, et evacuait Rome, en
laissant huit cents hommes dans le chateau Saint-Ange, Mack s'avancait
fierement sur toutes les routes, et semblait ne pouvoir trouver de
resistance. Il arriva aux portes de Rome le 9 frimaire an VII (29
novembre 1798), et y entra sans obstacle. On avait prepare au roi une
reception triomphale. Ce pauvre prince, traite en conquerant et en
liberateur, fut enivre de l'espece de gloire militaire qu'on lui avait
appretee. Du reste, on lui conseillait un noble usage de la victoire, et
il invita le pape a venir reprendre possession de ses etats. Cependant
son armee, moins genereuse que lui, commit d'horribles pillages. La
populace romaine, avec sa mobilite accoutumee, se precipita sur les
maisons de ceux qu'on accusait d'etre revolutionnaires, et les devasta.
La depouille mortelle du malheureux Duphot fut exhumee et indignement
outragee.
Pendant que les Napolitains occupaient ainsi leur temps a Rome,
Championnet executait avec une rare activite l'habile determination
qu'il avait prise. Sentant que le point essentiel etait au centre sur
le Haut-Tibre, il fit prendre a Macdonald une forte position a
Civita-Castellana, et le renforca de toutes les tro
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