u, le long de la chaussee qui va de Stokach a
Liptingen. Elle se trouvait, comme le centre, en avant de la Stokach.
L'extremite de cette aile etait couverte par les bois epais qui
s'etendent sur la route de Liptingen. Il y avait de grands defauts dans
cette position. Si la gauche avait la Stokach devant elle, le centre et
la droite l'avaient a dos, et pouvaient y etre precipites par un effort
de l'ennemi. En outre, toutes les positions de l'armee n'avaient qu'une
meme issue vers la ville de Stokach, et en cas d'une retraite forcee, la
gauche, le centre, la droite, seraient venus s'entasser par une seule
route, et auraient pu amener, en s'y rencontrant, une confusion
desastreuse. Mais l'archiduc, en voulant couvrir Stokach, ne pouvait pas
prendre d'autre position, et la necessite etait son excuse. Il n'avait
a se reprocher que deux veritables fautes: l'une de n'avoir pas fait
quelques travaux pour mieux garder son centre et sa droite, et l'autre
d'avoir trop porte de troupes a sa gauche, qui etait suffisamment
protegee par la riviere. C'est l'extreme desir de conserver le point
important de Stokach, qui lui fit distribuer ainsi ses troupes. Il avait
du reste l'avantage d'une immense superiorite numerique.
Jourdan ignorait une partie des dispositions de l'archiduc, car rien
n'est plus difficile que les reconnaissances, surtout dans un pays aussi
accidente que celui ou agissaient les deux armees. Il occupait toujours
l'ouverture de l'angle forme par le Danube et le lac de Constance, de
Tuttlingen a Steusslingen. Cette ligne etait fort etendue, et la nature
du pays, qui ne permettait guere une concentration rapide, rendait
cet inconvenient encore plus grave. Il ordonna au general Ferino, qui
commandait sa droite vers Steusslingen, de marcher sur Wahlwies, et a
Souham, qui commandait le centre vers Eigeltingen, de se porter sur
Nenzingen. Ces deux generaux devaient combiner leurs efforts pour
emporter la gauche et le centre de l'archiduc, en passant la Stokach et
en gravissant le Nellemberg. Jourdan se proposait ensuite de faire agir
sa gauche, son avant-garde et sa reserve sur le point de Liptingen, afin
de penetrer a travers les bois qui couvraient la droite de l'archiduc,
et de parvenir a la forcer. Ces dispositions avaient l'avantage de
diriger la plus grande masse des forces sur l'aile droite de l'archiduc,
qui etait la plus compromise. Malheureusement toutes les colonnes de
l'armee avaient des points de depart trop elo
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