, entierement ruines par les pluies.
Le 10 germinal (30 mars), le nouveau plan fut mis a execution.
Serrurier, avec sa division forte de six mille hommes, franchit seul
l'Adige a Polo, tandis que le gros de l'armee se transportait plus bas,
entre Verone et Legnago. Le sort de la division Serrurier etait facile a
prevoir. Engagee, apres avoir franchi l'Adige, sur une route qui etait
fermee par Verone, et qui formait ainsi une espece de cul-de-sac, elle
courait de grands hasards. Kray, jugeant tres bien sa situation, dirigea
contre elle une masse de forces trois fois superieure, et la ramena
vivement sur le pont de Polo. La confusion se mit dans ses rangs, le
fleuve ne fut repasse qu'en desordre. Des detachemens furent obliges de
se faire jour, et quinze cents hommes resterent prisonniers. Scherer,
en apprenant cet echec, qui etait inevitable, se contenta de ramener la
division battue, et de la rapprocher du Bas-Adige, ou il avait concentre
maintenant la plus grande partie de ses forces.
On passa plusieurs jours encore a tatonner de part et d'autre. Enfin
Kray prit une determination, et resolut, tandis que Scherer se portait
sur le Bas-Adige, de deboucher en masse de Verone, de se porter dans
le flanc de Scherer, et de l'acculer entre le Bas-Adige et la mer. La
direction etait bonne; mais heureusement un ordre intercepte instruisit
Moreau du plan de Kray; il en informa sur-le-champ le general en chef,
et le pressa de faire remonter ses divisions, pour faire front du cote
de Verone, par ou l'ennemi allait deboucher.
C'est en executant ce mouvement, que les deux armees se rencontrerent,
le 16 germinal (5 avril), aux environs de Magnano. Les divisions Victor
et Grenier, formant la droite vers l'Adige, remonterent le fleuve
par San-Giovanni et Tomba, afin de se porter jusqu'a Verone. Elles
accablerent la division Mercantin, qui leur etait opposee, et
detruisirent en entier le regiment de Wartensleben: ces deux divisions
arriverent ainsi presque a la hauteur de Verone, et furent en mesure de
remplir leur objet, qui etait de couper de cette ville tout ce que Kray
en aurait fait sortir. La division Delmas, qui devait se porter au
centre, vers Butta-Preda et Magnano, se trouva en retard, et laissa a
la division autrichienne de Kaim la faculte de s'avancer jusqu'a
Butta-Preda, et de former ainsi un saillant vers le milieu de notre
ligne. Mais Moreau a la gauche, avec les divisions Serrurier, Hatry et
Montrichard, s'avancait v
|