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plusieurs jours pour faire repasser le Tibre au gros de l'armee; et
Mack ralentit encore par sa propre faute une operation deja trop
lente. Macdonald, qu'il croyait retenir a Civita-Castellana par des
demonstrations, s'etait deja transporte de Civita-Castellana au-dela
du Tibre. Lemoine avait ete renforce a Terni. Ainsi, les Napolitains
avaient ete prevenus sur tous les points qu'ils se proposaient de
surprendre. Le premier mouvement du general Metsch, de Calvi sur
Otricoli, n'amena qu'un desastre. Le 19 frimaire (9 decembre), ramene
d'Otricoli sur Calvi, ce general fut entoure et oblige de mettre bas les
armes, avec quatre mille hommes, devant un corps de trois mille cinq
cents. Des cet instant, Mack ne songea plus qu'a rentrer dans Rome, et a
se replier de Rome jusqu'au pied des montagnes de Frascati et d'Albano,
pour y rallier son armee, et la renforcer de nouveaux bataillons.
C'etait la une triste ressource, car ce n'etait pas la quantite des
soldats qu'il fallait augmenter, c'etait leur qualite qu'il aurait fallu
changer; et ce n'etait pas en se retirant a quelques lieues du champ de
bataille qu'on pouvait trouver le temps de leur donner la discipline et
la bravoure.
Le roi de Naples, en apprenant ces tristes evenemens, sortit furtivement
de Rome, ou il etait entre quelques jours auparavant en triomphe. Les
Napolitains l'evacuerent en desordre, a la grande satisfaction des
Romains, qui etaient deja beaucoup plus importunes de leur presence,
qu'ils ne l'avaient ete de celle des Francais. Championnet rentra dans
Rome dix-sept jours apres en etre sorti. Il avait merite veritablement
les honneurs du triomphe. Se concentrant habilement avec quinze ou seize
mille hommes, il avait su reprendre l'offensive contre quarante mille,
et les avait pousses en desordre devant lui. Championnet ne voulut pas
se borner a la simple defense des Etats romains, il concut le projet
audacieux de conquerir le royaume de Naples avec sa faible armee.
L'entreprise etait difficile, moins a cause de la force de l'armee
napolitaine que de la disposition des habitans, qui pouvaient nous faire
une guerre de partisans fort longue et fort dangereuse. Championnet
n'en persista pas moins a s'avancer. Il partit de Rome pour suivre
la retraite de Mack. Il lui fit sur la route une grande quantite de
prisonniers, et mit dans une deroute complete la colonne qui avait ete
debarquee en Toscane, et dont il ne s'echappa que trois mille hommes.
Mack, en
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