republique ne pouvait que s'en applaudir. L'importante armee du Danube
fut donnee au general Jourdan. Malgre ses malheurs dans la campagne de
1798, on n'avait point oublie les services qu'il avait rendus en 1793
et 1794, et on esperait qu'il ne serait pas au-dessous de ses premiers
exploits. Puisqu'on ne la donnait pas a Moreau, l'annee du Danube
ne pouvait etre en de meilleures mains. Malheureusement elle etait
tellement inferieure en nombre, qu'il eut fallu, pour la commander avec
confiance, l'audace du vainqueur d'Arcole et de Rivoli. Bernadotte eut
l'armee du Rhin; Brune celle de Hollande.
L'Autriche avait fait des preparatifs bien superieurs aux notres. Ne se
confiant pas comme nous dans ses succes, elle avait employe les deux
annees ecoulees depuis l'armistice de Leoben, a lever, a equiper et a
instruire de nouvelles troupes. Elle les avait pourvues de tout ce qui
etait necessaire, et s'etait etudie a choisir les meilleurs generaux.
Elle pouvait porter actuellement en ligne deux cent vingt-cinq mille
hommes effectifs, sans compter les recrues qui se preparaient encore. La
Russie lui fournissait un contingent de soixante mille hommes, dont
on vantait dans toute l'Europe la bravoure fanatique, et qui etaient
commandes par le celebre Suwarow. Ainsi la nouvelle coalition allait
operer sur le front de notre ligne avec environ trois cent mille hommes.
On annoncait deux autres contingens russes, combines avec des troupes
anglaises, et destines, l'un a la Hollande, l'autre a Naples.
Le plan de campagne de la coalition n'etait pas mieux concu que le
notre. C'etait une conception pedantesque du conseil aulique, fort
desapprouvee par l'archiduc Charles, mais imposee a lui et a tous les
generaux, sans qu'il leur fut permis de la modifier. Ce plan reposait,
comme celui des Francais, sur le principe que les montagnes sont la cle
de la plaine. Aussi des forces considerables etaient-elles amoncelees
pour garder le Tyrol et les Grisons, et pour arracher, s'il etait
possible, la grande chaine des Alpes aux Francais. Le second objet que
le conseil aulique semblait le plus affectionner, c'etait l'Italie. Des
forces considerables etaient placees derriere l'Adige. Le theatre de
guerre le plus important, celui du Danube, ne paraissait pas etre celui
dont on s'etait le plus occupe. Ce qu'on avait fait de plus heureux de
ce cote, c'etait d'y placer l'archiduc Charles. Voici comment etaient
distribuees les forces autrichiennes. L'archidu
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