ef de l'armee d'Italie, n'etait
pas une garantie contre l'avidite de l'etat-major et des compagnies.
Naples surtout allait etre mise au pillage. Il y avait dans le
directoire quatre hommes integres, Rewbell, Larevelliere, Merlin et
Treilhard, que tous les desordres revoltaient. Larevelliere surtout,
le plus severe et le plus instruit des faits par ses relations
particulieres avec l'ambassadeur Trouve et avec les membres de la
commission de Rome, Larevelliere voulait qu'on deployat la plus grande
energie. Il proposa et fit adopter un projet fort sage; c'etait
d'instituer dans tous les pays dependans de la France, et ou residaient
nos armees, des commissions chargees de la partie civile et financiere,
et tout a fait independantes des etats-majors. A Milan, a Turin, a Rome,
a Naples, des commissions civiles devaient recevoir les contributions
stipulees avec les pays allies de la France, passer les marches, faire
tous les arrangemens financiers, fournir en un mot aux besoins des
armees, mais ne laisser aucun maniement de fonds aux chefs militaires.
Les commissions avaient cependant l'ordre de compter aux generaux les
fonds qu'ils demanderaient, sans qu'ils fussent obliges de justifier
pourquoi; ils n'en devaient compte qu'au gouvernement. Ainsi l'autorite
militaire etait encore bien menagee. Les quatre directeurs firent
adopter la mesure, et on signifia a Scherer l'ordre de la faire executer
sur-le-champ avec la derniere rigueur. Comme il montrait quelque
indulgence pour ses camarades, on lui signifia qu'il repondrait de tous
les desordres qui ne seraient pas reprimes.
Cette mesure, quelque juste qu'elle fut, devait blesser beaucoup les
etats-majors. En Italie surtout ils parurent se revolter; ils dirent
qu'on deshonorait les militaires par les precautions qu'on prenait a
leur egard, qu'on enchainait tout a fait les generaux, qu'on les
privait de toute autorite. Championnet, a Naples, avait deja tranche du
legislateur, et nomme des commissions chargees d'administrer le pays
conquis. Faypoult etait envoye a Naples pour s'y charger de toute la
partie financiere. Il prit les arretes necessaires pour faire rentrer
l'administration dans ses mains, et revoqua certaines mesures fort mal
entendues, prises par Championnet. Celui-ci, avec toute la morgue des
gens de son etat, surtout quand ils sont victorieux, se regarda comme
offense; il eut la hardiesse de prendre un arrete par lequel il
enjoignait a Faypoult et aux autres commiss
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