CONSCRITS.--MOYENS ET PLANS DE GUERRE DU DIRECTOIRE ET DES PUISSANCES
COALISEES.--DECLARATION DE GUERRE A L'AUTRICHE.--OUVERTURE DE
LA CAMPAGNE DE 1799.--INVASION DES GRISONS.--COMBAT DE
PFULLENDORF.--BATAILLE DE STOCKACH.--RETRAITE DE JOURDAN.--OPERATIONS
MILITAIRES EN ITALIE.--BATAILLE DE MAGNANO; RETRAITE DE
SCHERER.--ASSASSINAT DES PLENIPOTENTIAIRES FRANCAIS A RASTADT.--EFFETS
DE NOS PREMIERS REVERS.--ACCUSATIONS MULTIPLIEES CONTRE LE
DIRECTOIRE.--ELECTIONS DE L'AN VII.--SIEYES EST NOMME DIRECTEUR, EN
REMPLACEMENT DE REWBELL.
Tel etait l'etat des choses au commencement de l'annee 1799. La guerre,
d'apres les evenemens que nous venons de rapporter, n'etait plus
douteuse. D'ailleurs les correspondances interceptees, la levee de
boucliers de la cour de Naples, qui n'aurait pas pris l'initiative sans
la certitude d'une intervention puissante, les preparatifs immenses de
l'Autriche, enfin l'arrivee d'un corps russe en Moravie, ne laissaient
plus aucune incertitude. On etait en nivose (janvier 1799), et il etait
evident que les hostilites seraient commencees avant deux mois. Ainsi
l'incompatibilite des deux grands systemes que la revolution avait
mis en presence etait prouvee par les faits. La France avait commence
l'annee 1798 avec trois republiques a ses cotes, les republiques batave,
cisalpine et ligurienne, et deja il en existait six a la fin de
cette annee, par la creation des republiques helvetique, romaine et
parthenopeenne. Cette extension avait ete moins le resultat de l'esprit
de conquete, que de l'esprit de systeme. On avait ete oblige de secourir
les Vaudois opprimes: on avait ete provoque a Rome a venger la mort du
malheureux Duphot, immole en voulant separer les deux partis: a Naples
on n'avait fait que repousser une agression. Ainsi on avait ete
forcement conduit a rentrer en lutte, il est constant que le directoire,
quoique ayant une immense confiance dans la puissance francaise,
desirait cependant la paix, pour des raisons politiques et financieres;
il est constant aussi que l'empereur, tout en desirant la guerre,
voulait l'eloigner encore. Cependant tous s'etaient conduits comme
s'ils avaient voulu rentrer immediatement en lutte, tant etait grande
l'incompatibilite des deux systemes.
La revolution avait donne au gouvernement francais une confiance et
une audace extraordinaire. Le dernier evenement de Naples, quoique peu
considerable en lui-meme, venait de lui persuader encore que tout devait
fuir d
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