FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   100   101   102   103   104   105   106   107   108   109   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119   120   121   122   123   124  
125   126   127   128   129   130   131   132   133   134   135   136   137   138   139   140   141   142   143   144   145   146   147   148   149   >>   >|  
ites indispensables d'un gouvernement, c'est d'avoir cette bonne renommee qui repousse l'injustice. Quand il l'a perdue et qu'on lui impute les torts des autres, et ceux meme de la fortune, il n'a plus la faculte de gouverner, et cette impuissance doit le condamner a se retirer. Combien de gouvernemens ne s'etaient-ils pas uses depuis le commencement de la revolution! L'action de la France contre l'Europe etait si violente, qu'elle devait detruire rapidement tous ses ressorts. Le directoire etait use comme l'avait ete le comite de salut public, comme le fut depuis Napoleon lui-meme. Toutes les accusations dont le directoire etait l'objet, prouvaient, non pas ses torts, mais sa caducite. Du reste, il n'etait pas etonnant que cinq magistrats civils, elus au pouvoir, non a cause de leur grandeur hereditaire ou de leur gloire personnelle, mais pour avoir merite un peu plus d'estime que leurs concitoyens, que cinq magistrats, armes de la seule puissance des lois pour lutter avec les factions dechainees, pour soumettre a l'obeissance des armees nombreuses, des generaux couverts de gloire et pleins de pretentions, pour administrer enfin une moitie de l'Europe, parussent bientot insuffisans, au milieu de la lutte terrible qui venait de s'engager de nouveau. Il ne fallait qu'un revers pour faire eclater cette impuissance. Les factions alternativement battues, les militaires reprimes plusieurs fois, les appelaient avec mepris les _avocats_, et disaient que la France ne pouvait etre gouvernee par eux. Par une bizarrerie assez singuliere, mais qui se voit quelquefois dans le conflit des revolutions, l'opinion ne montrait quelque indulgence que pour celui des cinq directeurs qui en aurait merite le moins. Barras, sans contredit, meritait a lui seul tout ce qu'on disait du directoire. D'abord, il n'avait jamais travaille, et il avait laisse a ses collegues tout le fardeau des affaires. Sauf dans les momens decisifs, ou il faisait entendre sa voix plus forte que son courage, il ne s'occupait de rien. Il ne se melait que du personnel du gouvernement, ce qui convenait mieux a son genie intrigant. Il avait pris part a tous les profits des compagnies, et justifie seul le reproche de dilapidation. Il avait toujours ete le defenseur des brouillons et des fripons; c'etait lui qui avait appuye Brune et envoye Fouche en Italie. Il etait la cause des mauvais choix des generaux, car il s'etait oppose a la nomination de Moreau, et avait fortem
PREV.   NEXT  
|<   100   101   102   103   104   105   106   107   108   109   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119   120   121   122   123   124  
125   126   127   128   129   130   131   132   133   134   135   136   137   138   139   140   141   142   143   144   145   146   147   148   149   >>   >|  



Top keywords:
directoire
 

Europe

 

generaux

 
factions
 

France

 
merite
 

gloire

 

magistrats

 

depuis

 

gouvernement


impuissance

 
aurait
 

quelque

 

indulgence

 

Barras

 

directeurs

 

meritait

 

jamais

 

indispensables

 
disait

contredit

 

montrait

 
revolutions
 

avocats

 

disaient

 

pouvait

 

mepris

 
appelaient
 

militaires

 
reprimes

plusieurs

 

gouvernee

 

quelquefois

 

conflit

 
singuliere
 

bizarrerie

 

opinion

 
collegues
 

defenseur

 

brouillons


fripons

 
appuye
 

toujours

 

dilapidation

 

profits

 

compagnies

 

justifie

 

reproche

 

envoye

 

oppose