c Charles etait, avec
cinquante-quatre mille fantassins et vingt-quatre mille chevaux, en
Baviere. Dans le Voralberg, tout le long du Rhin, jusqu'a son embouchure
dans le lac de Constance, le general Hotze commandait vingt-quatre mille
fantassins et deux mille chevaux. Bellegarde etait dans le Tyrol avec
quarante-six mille hommes, dont deux mille cavaliers. Kray avait sur
l'Adige soixante-quatre mille fantassins et onze mille chevaux, ce qui
faisait soixante-quinze mille hommes en tout. Le corps russe devait
venir se joindre a Kray, pour agir en Italie.
On voit que les vingt-six mille hommes de Hotze, et les quarante-six
mille de Bellegarde, devaient agir dans les montagnes. Ils devaient
gagner les sources des fleuves, tandis que les armees qui agissaient
dans la plaine tacheraient d'en franchir le cours. Du cote des Francais,
l'armee d'Helvetie etait chargee du meme soin. Ainsi, de part et
d'autre, une foule de braves allaient s'entre-detruire inutilement sur
des rochers inaccessibles, dont la possession ne pouvait guere influer
sur le sort de la guerre[4].
[Note 4: Toutes ces assertions sont motivees au long par l'archiduc
Charles, le general Jomini et Napoleon.]
Les generaux francais n'avaient pas manque d'informer le directoire de
l'insuffisance de leurs moyens en tout genre. Jourdan, oblige d'envoyer
plusieurs bataillons en Belgique, pour y reprimer quelques troubles,
et une demi-brigade a l'armee d'Helvetie pour remplacer une autre
demi-brigade envoyee en Italie, ne comptait plus que trente-huit mille
hommes effectifs. De pareilles forces etaient trop disproportionnees
avec celles de l'archiduc, pour qu'il put lutter avec avantage. Il
demandait la prompte formation de l'armee de Bernadotte, qui ne comptait
pas encore plus de cinq a six mille hommes, et surtout l'organisation
des nouveaux bataillons de campagne. Il aurait voulu qu'on lui permit
d'attirer a lui, ou l'armee du Rhin, ou l'armee d'Helvetie, en quoi
il avait raison. Massena se plaignait, de son cote, de n'avoir ni les
magasins, ni les moyens de transport indispensables pour faire vivre son
armee dans des pays steriles et d'un acces extremement difficile.
Le directoire repondait a ces observations que les conscrits allaient
rejoindre et se former bientot en bataillons de campagne; que l'armee
d'Helvetie serait incessamment portee a quarante mille hommes, celle
du Danube a soixante; que des que les elections seraient achevees, les
vieux bataillons
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