de bataille sur les bords du
Volturne, voulut faire une tentative sur Capoue. Repousse par une
nombreuse artillerie, il fut oblige de renoncer a un coup de main, et de
replier ses troupes, en attendant l'arrivee des autres colonnes. Cette
tentative eut lieu le 14 nivose an VII (3 janvier 1799). Les paysans
napolitains, insurges de toutes parts, interceptaient nos courriers et
nos convois. Championnet n'avait aucune nouvelle de ses autres colonnes,
et sa position pouvait etre consideree comme tres critique. Mack profita
de l'occasion pour lui faire des ouvertures amicales. Championnet,
comptant sur la fortune des Francais, repoussa hardiment les
propositions de Mack. Heureusement il fut rejoint par ses colonnes, et
il convint alors d'un armistice, aux conditions suivantes: Mack devait
abandonner la ligne du Volturne, ceder la ville de Capoue aux Francais,
se retirer derriere la ligne des Regi-Lagni du cote de la Mediterranee,
et de l'Ofanto, du cote de l'Adriatique, et ceder ainsi une grande
partie du royaume de Naples. Outre ces concessions de territoire, on
stipula une contribution de huit millions en argent. L'armistice fut
signe le 22 nivose (11 janvier).
Quand on apprit a Naples la nouvelle de l'armistice, le peuple se livra
a la plus grande fureur, et cria plus vivement encore qu'il etait trahi
par les officiers de la couronne. La vue du commissaire charge de
recevoir la contribution de huit millions porta la multitude aux
derniers exces; elle se revolta, et empecha l'execution de l'armistice.
Le tumulte fut porte a un tel degre, que le prince Pignatelli,
epouvante, abandonna Naples. Cette belle capitale resta livree aux
lazzaronis. Il n'y avait plus aucune autorite reconnue, et on etait
menace d'un horrible bouleversement. Enfin, apres trois jours de
tumulte, on parvint a choisir un chef qui avait la confiance des
lazzaronis, et qui avait quelques moyens de les contenir: c'etait le
prince de Moliterne. Pendant ce temps, les memes fureurs eclataient dans
l'armee de Mack. Ses soldats, loin de s'en prendre de leurs malheurs a
leur lachete, s'en prirent a leur general, et voulurent le massacrer. Le
pretendu liberateur de l'Italie, qui avait recu un mois auparavant les
honneurs du triomphe, n'eut d'autre asile que le camp meme des Francais.
Il demanda a Championnet la permission de se refugier aupres de lui. Le
genereux republicain, oubliant le langage peu convenable de Mack dans
sa correspondance, lui donna asile, le
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