die que fit Jules a la suite d'une chute de cheval
dans une partie de cerises a Montmorency hata ce retour. Jules demanda
Blaise des son arrivee, et il fut tres contrarie de devoir attendre au
lendemain.
Ce fut bien pis quand il sut le lendemain que Blaise etait au
catechisme, qu'il fallait l'attendre jusqu'a midi. Mais quand il vit
une seconde fois revenir le domestique sans Blaise, et qu'il sut qu'il
en serait de meme tous les jours, il se mit a pleurer amerement. Son
pere lui offrit vainement des livres, des couleurs et tout ce qui
pouvait l'amuser. Jules pleurait toujours, refusait toute distraction,
et ne cessait de demander Blaise. M. de Trenilly, qui l'aimait avec
une faiblesse qu'il n'avait jamais montree que pour ce fils indigne de
sa tendresse, lui promit de faire en sorte de degager Blaise de son
travail de ferme et de le ramener dans une heure avec lui. Jules se
calma d'apres cette assurance, et resta tranquillement etendu dans son
fauteuil. M. de Trenilly se rendit precipitamment a la maison d'Anfry:
mais Anfry etait sorti pour faire des fagots dans le bois.
De plus en plus contrarie, mais contenant son humeur, M. de Trenilly
alla a la ferme et demanda Blaise. On lui dit qu'il etait dans les
pres a garder les vaches.
"Allez le chercher, dit M. de Trenilly; remplacez-le par quelqu'un,
j'ai besoin de lui tout de suite; je l'attends ici."
Et il s'assit sur une chaise que lui offrit la fermiere, non sans
quelque crainte; l'air sombre et mecontent du comte la terrifiait;
aussi ne tarda-t-elle pas a s'esquiver, sous un leger pretexte; elle
prevint ses enfants de ne pas entrer dans la salle, de peur de
se faire gronder par M. le comte, qui n'avait pas l'air aimable,
disait-elle, et elle alla voir qui on pourrait mettre a la place de
Blaise.
Les enfants de la ferme, dont le plus age avait huit ans et le plus
jeune quatre, se garderent d'abord d'entrer dans la salle; mais la
crainte fit bientot place a la curiosite; l'aine, Robert, alla tout
doucement regarder a la fenetre pour voir comment etait la figure
peu aimable de M. le comte. Il recommanda a ses freres de l'attendre
dehors et de ne pas bouger. Peu de minutes apres il revint et leur dit
a voix basse:
"Je l'ai vu; il est affreux; il a l'air mechant tout a fait. Il a leve
les yeux, je me suis sauve bien vite.
--Je vais y aller voir a mon tour, dit Francois; il doit etre
effrayant.
--Va, mais ne fais pas de bruit; qu'il ne t'entende pas, dit R
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