passions[2]". C'est cet escalier qu'ils montent pour assister au lever et
au coucher du roi. Ils passent dans la salle des gardes[3], puis dans
l'antichambre du roi[4], puis dans la chambre des Bassans, ou ils
attendent le lever du monarque.
[Note 1: Depuis la mort de Marie-Therese, les appartements de la reine
etaient occupes par la dauphine.]
[Note 2: La Bruyere, _De la Cour_.]
[Note 3: Salle N deg. 120 de la _Notice du Musee_.]
[Note 4: Salle N deg. 121, _id_.]
Avec vos brillantes hardes
Et votre ajustement,
Faites tout le trajet de la salle des gardes;
Et vous peignant galamment,
Portez de tous cotes vos regards brusquement;
Ne manquez pas, d'un haut ton,
De les saluer par leur nom,
De quelque rang qu'ils puissent etre.
Cette familiarite
Donne a quiconque en use un air de qualite.
Grattez du peigne a la porte
De la Chambre du roi,
Ou si, comme je prevoi,
La presse s'y trouve trop forte,
Montrez de loin votre chapeau,
Ou montez sur quelque chose
Pour faire voir votre museau;
Et criez sans aucune pause,
D'un ton rien moins que naturel:
Monsieur l'huissier, pour le marquis un tel[1].
[Note 1: Moliere, _Remerciement au Roi_.]
La chambre des Bassans[2], ainsi nommee parce qu'on y voit des tableaux de
ce maitre, est le salon d'attente qui precede la chambre a coucher de
Louis XIV. Il y a plusieurs entrees differentes: l'entree familiere pour
les princes, la grande entree pour les grands officiers de la couronne; la
premiere entree pour ceux qui, par leur charge, ont un brevet d'entree;
l'entree de la chambre pour les officiers de la chambre du roi. Le
ceremonial est regle de la maniere la plus precise. Le garcon de la
chambre ouvre les deux battants de la porte seulement pour le dauphin et
les princes du sang. La porte s'ouvre pour chaque autre personne admise et
se referme immediatement.
[Note 2: _Etat de France_ en 1694.]
"On doit gratter doucement aux portes de la chambre; de l'antichambre et
des cabinets, et non pas heurter rudement. De plus, si l'on veut sortir
les portes etant fermees, il n'est pas permis d'ouvrir soi-meme la porte;
mais on doit se la laisser ouvrir par l'huissier[1]."
[Note 1: Salle no 123 de la _Notice du Musee_. Sous Louis XIV, cette
salle, qui forme actuellement le salon de l'Oeil-de-Boeuf, etait divisee en
deux pieces: la premiere etait la chambre des Bassans; la secon
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