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t tient dans la main gauche un bouquet de fleurs d'oranger. Une femme vetue a la polonaise porte la queue de son manteau fleurdelise. Devant elle, un amour tient un coussin sur lequel sont posees des fleurs. On apercoit dans le fond du tableau un jardin et un piedestal, sur lequel on lit la signature du peintre: Santerre 1709. Ce que l'artiste a si bien fait avec le pinceau, Saint-Simon l'a fait mieux encore avec la plume. Le sarcastique duc et pair devient un admirateur enthousiaste, un poete, quand il decrit les charmes de la princesse: "ses yeux les plus parlants et les plus beaux du monde, son port de tete galant, gracieux et majestueux, son sourire expressif, sa marche de deesse sur les nues." Il n'admire pas moins ses qualites morales, tout en lui trouvant des defauts. Il se plait a reconnaitre qu'elle est douce, accessible, ouverte avec une sage mesure, compatissante, peinee de causer le moindre ennui, pleine d'egards pour toutes les personnes qui l'approchent, que, gracieuse pour son entourage, bonne pour ses domestiques, vivant avec ses dames comme une amie, elle est l'ame de la cour dont elle est adoree. "Tout manque a chacun dans son absence, tout est rempli par sa presence, son extreme faveur la fait infiniment compter, et ses manieres lui attachent tous les coeurs." [Note 1: Salle N deg. 118 de la _Notice du Musee._] Et cependant, la calomnie ne la respecte point. On lui reproche tout bas certaines inconsequences, que la malice exploite en les exagerant. Entouree d'une cour de femmes spirituelles, mais souvent legeres et malveillantes, la duchesse de Bourgogne dut etre plus d'une fois atteinte par les insinuations perfides qu'on se permet contre les princesses aussi bien que contre les simples particulieres. La duchesse ne se faisait pas d'illusion a cet egard et s'en montrait affligee. D'autres sujets de tristesse projetaient des ombres sur une existence en apparence si joyeuse et si belle. Victor-Amedee s'etait brouille avec la France, et la maison de Savoie courait les plus grands dangers. La duchesse de Bourgogne etait obligee de refouler dans le fond de son coeur ses sentiments pour son ancienne patrie; mais, plus elle devait les cacher, plus ils etaient vivaces. Quelle douleur de savoir errants sur la route de Piemont sa mere, sa grand'mere infirme, ses freres malades et le duc, son pere, menace d'une ruine complete! Le 21 juin 1706, elle ecrivait a sa grand'mere, la veuve de Charles-Emmanuel[1]:
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