e composee de la milice de
Fouquier-Tinville, livra aux premiers venus. Pendant ce temps, au
contraire, les comites du gouvernement, entoures et defendus par la
jeunesse doree, avaient employe tous leurs efforts a reunir les
sections. Ce n'etait pas facile avec le tumulte qui regnait, avec
l'effroi qui s'etait empare de beaucoup d'entre elles, et la mauvaise
volonte que manifestaient meme quelques-unes. D'abord ils en avaient
reuni deux ou trois, dont l'effort, comme on l'a vu, avait ete repousse
par les assaillans. Ils etaient parvenus ensuite a en convoquer un plus
grand nombre, grace au zele de la section Lepelletier, autrefois des
Filles-Saint-Thomas, et ils se disposaient vers la nuit a saisir le
moment ou le peuple, fatigue, commencerait a devenir moins nombreux,
pour fondre sur les revoltes et delivrer la convention. Prevoyant bien
que, pendant cette longue oppression, on lui aurait arrache les decrets
qu'elle ne voulait pas rendre, ils avaient pris un arrete par lequel ils
ne reconnaissaient pas pour authentiques les decrets rendus pendant
cette journee. Ces dispositions faites, Legendre, Auguis, Chenier,
Delecloi, Bergoeng et Kervelegan s'etaient rendus a la tete de forts
detachemens, aupres de la convention. Arrives la, ils etaient convenus
de laisser les portes ouvertes, afin que le peuple, presse d'un cote,
put sortir de l'autre. Legendre et Delecloi s'etaient charges ensuite
de penetrer dans la salle, de monter a la tribune au milieu de tous les
dangers, et de sommer les revoltes de se retirer. "S'ils ne cedent pas,
dirent-ils a leurs collegues, chargez, et ne craignez rien pour nous.
Dussions-nous perir dans la melee, avancez toujours."
Legendre et Delecloi penetrerent en effet dans la salle, a l'instant ou
les quatre deputes nommes pour former la commission extraordinaire
allaient sortir. Legendre monte a la tribune, a travers les insultes et
les coups, et prend la parole au milieu des huees: "J'invite
l'assemblee, dit-il, a rester ferme, et les citoyens qui sont ici a
sortir.--A bas! a bas!" s'ecrie-t-on. Legendre et Delecloi sont obliges
de se retirer. Duquesnoy s'adresse alors a ses collegues de la
commission extraordinaire, et les engage a le suivre, afin de suspendre
les comites qui, comme on le voit, dit-il, sont contraires aux
operations de l'assemblee. Soubrany les invite aussi a se hater. Ils
sortent alors tous les quatre, mais ils rencontrent le detachement a la
tete duquel marchent les represe
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