leur vote. Goujon succede
a Romme et Duroi, et dit qu'il faut assurer l'execution des decrets; que
les comites ne paraissent point, qu'il importe de savoir ce qu'ils font,
qu'il faut les appeler pour leur demander compte de leurs operations, et
les remplacer par une commission extraordinaire. C'etait la en effet
qu'etait le peril de la journee. Si les comites etaient restes libres
d'agir, ils pouvaient venir delivrer la convention de ses oppresseurs.
Albitte aine trouve que l'on ne met pas assez d'ordre dans la
deliberation, que le bureau n'est pas forme, qu'il en faut former un. On
le compose aussitot. Bourbotte demande l'arrestation des journalistes.
Une voix inconnue s'eleve, et dit que, pour prouver que les patriotes ne
sont pas des cannibales, il faut abolir la peine de mort. "Oui, oui,
s'ecrie-t-on, excepte pour les emigres et les fabricateurs de faux
assignats." On adopte cette proposition dans la meme forme que les
precedentes. Duquesnoy revient a la proposition de Goujon, redemande la
suspension des comites et la nomination d'une commission extraordinaire
de quatre membres. On designe sur-le-champ Bourbotte, Prieur (de la
Marne), Duroi et Duquesnoy lui-meme. Ces quatre deputes acceptent les
fonctions qui leur sont confiees. Quelque perilleuses qu'elles soient,
ils sauront, disent-ils, les remplir, et mourir a leur poste. Ils
sortent pour se rendre aupres des comites, et s'emparer de tous les
pouvoirs. C'etait la le difficile, et toute la journee dependait du
resultat de cette operation.
Il etait neuf heures; ni le comite insurrecteur, ni les comites du
gouvernement ne paraissaient avoir agi pendant cette longue et terrible
journee. Tout ce qu'avait su faire le comite insurrecteur, c'etait de
lancer le peuple sur la convention; mais, comme nous l'avons dit, des
chefs obscurs, tels qu'il en reste aux derniers jours d'un parti,
n'ayant a leur disposition ni la commune, ni l'etat-major des sections,
ni un commandant de la force armee, ni des deputes, n'avaient pu diriger
l'insurrection avec la mesure et la vigueur qui pouvaient la faire
reussir. Ils avaient lance des furieux, qui avaient commis des exces
affreux, mais qui n'avaient rien fait de ce qu'il fallait faire. Aucun
detachement ne fut envoye pour suspendre et paralyser les comites, pour
ouvrir les prisons, et delivrer les hommes energiques dont le secours
eut ete si precieux. On s'etait empare seulement de l'arsenal, que la
gendarmerie des tribunaux, tout
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