ndait
definitive; celle de Mayence privait les imperiaux d'une tete de pont,
qui leur permettait toujours de franchir le Rhin en surete. Luxembourg,
bloque pendant tout l'hiver et le printemps, se rendit par famine, le 6
messidor (24 juin). Mayence ne pouvait tomber que par un siege, mais le
materiel manquait; il fallait investir la place sur les deux rives, et,
pour cela, il etait necessaire que Jourdan ou Pichegru franchissent le
Rhin; operation difficile en presence des Autrichiens, et impossible
sans des equipages de pont. Ainsi, nos armees, quoique victorieuses,
etaient arretees par le Rhin, qu'elles ne pouvaient traverser faute de
moyens, et se ressentaient, comme toutes les parties du gouvernement, de
la faiblesse de l'administration actuelle.
Sur la frontiere des Alpes, notre situation etait moins satisfaisante
encore. Sur le Rhin, du moins, nous avions fait l'importante conquete du
Luxembourg; tandis que du cote de la frontiere d'Italie nous avions
recule. Kellermann commandait les deux armees des Alpes; elles etaient
dans le meme etat de penurie que toutes les autres; et, outre la
desertion, elles avaient encore ete affaiblies par divers detachemens.
Le gouvernement avait imagine un coup de main ridicule sur Rome. Voulant
venger l'assassinat de Basseville, il avait mis dix mille hommes sur
l'escadre de Toulon, reparee entierement par les soins de l'ancien
comite de salut public; il voulait les envoyer a l'embouchure du Tibre,
pour aller frapper une contribution sur la cite papale, et revenir
promptement ensuite sur leurs vaisseaux. Heureusement un combat naval
livre contre lord Hotam, apres lequel les deux escadres s'etaient
retirees egalement maltraitees, empecha l'execution de ce projet. On
rendit a l'armee d'Italie la division qu'on en avait tiree; mais il
fallait en meme temps envoyer un corps a Toulon, pour combattre les
terroristes, un autre a Lyon, pour desarmer la garde nationale, qui
avait laisse egorger les patriotes. De cette maniere, les deux armees
des Alpes se trouvaient privees d'une partie de leurs forces en presence
des Piemontais et des Autrichiens, renforces de dix mille hommes venus
du Tyrol. Le general Devins, profitant du moment ou Kellermann venait de
detacher une de ses divisions sur Toulon, avait attaque sa droite vers
Genes. Kellermann, ne pouvant resister a un effort superieur, avait ete
oblige de se replier. Occupant toujours avec son centre le col de Tende,
sur les Alpes, il avait
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