aubourg, craignant un bombardement, s'empresserent d'user de leur
influence sur la population, et deciderent les trois sections a rendre
leurs armes. En effet, celles de Popincourt, des Quinze-Vingts et de
Montreuil remirent leurs canons, et promirent de chercher le coupable,
qui avait ete enleve. Le general Menou revint triomphant avec les canons
du faubourg, et des cet instant la convention n'eut plus rien a craindre
du parti patriote. Abattu pour toujours, il ne figure plus desormais que
pour essuyer des vengeances.
La commission militaire commenca sur-le-champ a juger tous les
prisonniers qu'on avait pu saisir; elle condamna a mort des gendarmes
qui s'etaient ranges avec les rebelles, des ouvriers, des marchands,
membres des comites revolutionnaires, saisis en flagrant delit le 1er
prairial. Dans toutes les sections, le desarmement des patriotes et
l'arrestation des individus les plus signales commencerent; et, comme un
jour ne suffisait pas pour cette operation, la permanence fut accordee
aux sections pour la continuer.
Mais ce n'etait pas seulement a Paris que le desespoir des patriotes
faisait explosion. Il eclatait dans le Midi par des evenemens non moins
malheureux. On les a vus refugies a Toulon au nombre de sept a huit
mille, entourer plusieurs fois les representans, leur arracher des
prisonniers accuses d'emigration, et tacher d'entrainer dans leur
revolte les ouvriers de l'arsenal, la garnison et les equipages des
vaisseaux. L'escadre etait prete a mettre a la voile, et ils voulaient
l'en empecher. Les equipages des vaisseaux arrives de Brest, et reunis a
la division de Toulon pour l'expedition qu'on meditait, leur etaient
tout a fait opposes; mais ils pouvaient compter sur les marins
appartenant au port de Toulon. Ils choisirent pour agir a peu pres les
memes epoques que les patriotes de Paris. Le representant Charbonnier,
qui avait demande un conge, etait accuse de les diriger secretement. Ils
s'insurgerent le 25 floreal (14 mai), marcherent sur la commune de
Soulies, s'emparerent de quinze emigres prisonniers, revinrent
triomphans a Toulon, et consentirent cependant a les rendre aux
representans. Mais, les jours suivans, ils se revolterent de nouveau,
souleverent les ouvriers de l'arsenal, s'emparerent des armes qu'il
renfermait, et entourerent le representant Brunel, pour lui faire
ordonner l'elargissement des patriotes. Le representant Nion, qui etait
sur la flotte, accourut; mais la sedition etait
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