a sur une escadre le
regiment d'Hervilly, les deux regimens d'Hector et du Dresnay, portant
tous la cocarde blanche, les quatre cents artilleurs toulonnais,
commandes par Rothalier, et un regiment emigre d'ancienne formation,
celui de La Chatre, connu sous le nom de Loyal-Emigrant, et reduit, par
la guerre sur le continent, a quatre cents hommes. On reservait ce
valeureux reste pour les actions decisives. On placa sur cette escadre
des vivres pour une armee de six mille hommes pendant trois mois, cent
chevaux de selle et de trait, dix-sept mille uniformes complets
d'infanterie, quatre mille de cavalerie, vingt-sept mille fusils, dix
pieces de campagne, six cents barils de poudre. On donna a Puisaye dix
mille louis en or et des lettres de credit sur l'Angleterre, pour
ajouter a ses faux assignats des moyens de finance plus assures.
L'escadre qui portait cette expedition se composait de trois vaisseaux
de ligne de 74 canons, de deux fregates de 44, de quatre vaisseaux de 30
a 36, de plusieurs chaloupes canonnieres et vaisseaux de transport.
Elle etait commandee par le commodore Waren, l'un des officiers les plus
distingues et les plus braves de la marine anglaise. C'etait la premiere
division. Il etait convenu qu'aussitot apres son depart, une autre
division navale irait prendre a Jersey les emigres organises en cadres;
qu'elle croiserait quelque temps devant Saint-Malo, ou Puisaye avait
pratique des intelligences et que des traitres avaient promis de lui
livrer; et qu'apres cette croisiere, si Saint-Malo n'etait pas livre,
elle viendrait rejoindre Puisaye et lui amener les cadres. En meme temps
des vaisseaux de transport devaient aller a l'embouchure de l'Elbe
prendre les regimens emigres a cocarde noire, pour les transporter
aupres de Puisaye. On pensait que ces divers detachemens arriveraient
presque en meme temps que lui. Si tout ce qu'il avait dit se realisait,
si le debarquement s'operait sans difficulte, si une partie de la
Bretagne accourait au-devant de lui, s'il pouvait prendre une position
solide sur les cotes de France, soit qu'on lui livrat Saint-Malo,
Lorient, le Port-Louis, ou un port quelconque, alors une nouvelle
expedition, portant une armee anglaise, de nouveaux secours en materiel,
et le comte d'Artois, devait sur-le-champ mettre a la voile. Lord Moira
etait parti en effet pour aller chercher le prince sur le continent.
Il n'y avait qu'un reproche a faire a ces dispositions, c'etait de
diviser l'exped
|