e du 16 (28 messidor). Le
15, une nouvelle division navale arriva dans la baie; c'etait celle qui
etait allee chercher aux bouches de l'Elbe les regimens emigres passes a
la solde de l'Angleterre, et connus sous le nom de regimens a cocarde
noire. Elle apportait les legions de Salm, Damas, Beon et Perigord,
reduites en tout a onze cents hommes par les pertes de la campagne, et
commandees par un officier distingue, M. de Sombreuil. Cette escadre
apportait de nouveaux secours en vivres et munitions; elle annoncait
trois mille Anglais amenes par lord Graham, et la prochaine arrivee du
comte d'Artois avec des forces plus considerables. Une lettre du
ministere anglais disait a Puisaye que les cadres etaient retenus sur
la cote du nord par les agens royalistes de l'interieur, qui voulaient,
disaient-ils, lui livrer un port. Une autre depeche, arrivee en meme
temps, terminait le differend eleve entre d'Hervilly et Puisaye, donnait
a ce dernier le commandement absolu de l'expedition, et lui conferait,
de plus, le titre de lieutenant-general au service de l'Angleterre.
Puisaye, libre de commander, prepara tout pour la journee du lendemain.
Il aurait bien voulu differer l'attaque projetee, pour donner a la
division de Sombreuil le temps de debarquer; mais, tout etant fixe pour
le 16, et ce jour ayant ete indique a Tinteniac, il ne pouvait pas
retarder. Le 15 au soir, il ordonna a Vauban d'aller debarquer a Carnac
avec douze cents chouans, pour faire une diversion sur l'extremite du
camp de Sainte-Barbe, et pour se lier aux chouans qui allaient
l'attaquer par derriere. Les bateaux furent prepares fort tard, et
Vauban ne put s'embarquer que dans le milieu de la nuit. Il avait ordre
de tirer une fusee s'il parvenait a debarquer, et d'en tirer une seconde
s'il ne reussissait pas a tenir le rivage.
Le 16 juillet (28 messidor), a la pointe du jour, Puisaye sortit de la
presqu'ile avec tout ce qu'il avait de troupes. Il marchait en colonnes.
Le brave regiment de Loyal-Emigrant etait en tete avec les artilleurs de
Rothalier; sur la droite s'avancaient les regimens de Royal-Marine et
de du Dresnay, avec six cents chouans commandes par le duc de Levis. Le
regiment d'Hervilly, et mille chouans commandes par le chevalier de
Saint-Pierre, occupaient la gauche. Ces corps reunis formaient a peu
pres quatre mille hommes. Tandis qu'ils s'avancaient sur la Falaise, ils
apercurent une premiere fusee lancee par le comte de Vauban; ils n'en
virent
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