ient les questions
soulevees par la proposition de Barrere. D'abord on s'eleva contre cette
maniere expeditive et dictatoriale de proceder, consistant a proposer et a
nommer les membres des comites dans la meme seance. On demanda l'impression
de la liste, et l'ajournement pour les choix. Dubois-Crance s'avanca
davantage, et se plaignit de l'absence prolongee des membres des comites.
"Si on avait, dit-il, remplace Herault-Sechelles; si on n'avait pas
toujours laisse Prieur (de la Marne) et Jean-Bon-Saint-Andre en mission, on
aurait ete plus assure d'avoir une majorite, et on n'aurait pas hesite si
long-temps a attaquer les triumvirs." Il soutint ensuite que les hommes se
fatiguaient au pouvoir, et y contractaient des gouts dangereux. En
consequence il proposa de decreter qu'a l'avenir aucun membre des comites
ne pourrait aller en mission, et que chaque comite serait renouvele par
quart tous les mois. Cambon, poussant la discussion plus avant, dit qu'il
fallait reorganiser le gouvernement en entier. Le comite de salut public,
suivant lui, s'etait empare de tout, et il resultait de la que ses membres,
meme en travaillant jour et nuit, ne pouvaient suffire a leur tache, et que
les comites de finances, de legislation, de surete generale, etaient
reduits a une nullite complete. Il fallait faire, en consequence, une
nouvelle distribution des pouvoirs, de maniere a empecher que le comite de
salut public ne fut accable, et que les autres ne fussent annules.
La discussion ainsi provoquee, on allait porter la main sur toutes les
parties du gouvernement revolutionnaire. Bourdon (de l'Oise), dont
l'opposition au systeme de Robespierre etait bien connue, puisqu'il devait
etre l'une de ses premieres victimes, arreta ce mouvement inconsidere. Il
dit qu'on avait eu jusqu'ici un gouvernement habile et vigoureux, qu'on lui
devait le salut de la France et d'immortelles victoires, qu'il fallait
craindre de porter sur son organisation une main imprudente, que toutes les
esperances des aristocrates venaient de se reveiller, et qu'il fallait, en
se gardant d'une nouvelle tyrannie, modifier cependant avec menagement une
institution a laquelle on avait du de si grands resultats. Cependant
Tallien, le heros du 9, voulait qu'on abordat au moins certaines questions,
et ne voyait aucun danger a les decider sur-le-champ. Pourquoi, par
exemple, ne pas decreter a l'instant meme que les comites seraient
renouveles par quart tous les mois? Cette propositi
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