s, etait possede
aujourd'hui par les partisans de Danton, de Camille Desmoulins, par les
_indulgens_ enfin, qui etaient devenus les thermidoriens. Ces derniers
cependant, tandis qu'ils tachaient de reparer les maux produits par la
revolution, tandis qu'ils elargissaient les suspects et s'efforcaient de
rendre quelque liberte et quelque securite au commerce, etaient pleins
encore de menagement pour la Montagne qu'ils avaient depossedee, et
decernaient a Marat la place qu'ils ravissaient a Mirabeau.
CHAPITRE XXIV.
REPRISE DES OPERATIONS MILITAIRES.--REDDITION DE CONDE, VALENCIENNES,
LANDRECIES ET LE QUESNOY. DECOURAGEMENT DES COALISES.--BATAILLE DE L'OURTHE
ET DE LA ROER.--PASSAGE DE LA MEUSE.--OCCUPATION DE TOUTE LA LIGNE DU
RHIN.--SITUATION DES ARMEES AUX ALPES ET AUX PYRENEES. SUCCES DES FRANCAIS
SUR TOUS LES POINTS. ETAT DE LA VENDEE ET DE LA BRETAGNE; GUERRE DES
CHOUANS. PUISAYE, AGENT PRINCIPAL ROYALISTE EN BRETAGNE.--RAPPORT DU PARTI
ROYALISTE AVEC LES PRINCES FRANCAIS ET L'ETRANGER. INTRIGUES A L'INTERIEUR;
ROLE DES PRINCES EMIGRES.
L'activite des operations militaires s'etait un peu ralentie vers le milieu
de la saison. Nos deux grandes armees du Nord et de Sambre-et-Meuse,
entrees dans Bruxelles en thermidor (juillet), puis acheminees l'une sur
Anvers, l'autre sur la Meuse, etaient demeurees dans un long repos,
attendant la reprise des places de Landrecies, Le Quesnoy, Valenciennes et
Conde, perdues dans la precedente campagne. Sur le Rhin, le general Michaud
etait occupe a recomposer son armee, pour reparer l'echec de
Kayserslautern, et attendait un renfort de quinze mille hommes tires de la
Vendee. Les armees des Alpes et d'Italie, devenues maitresses de la grande
chaine, campaient sur les hauteurs des Alpes, en attendant l'approbation
d'un plan d'invasion propose, disait-on, par le jeune officier qui avait
decide la prise de Toulon et des lignes de Saorgio. Aux
Pyrenees-Orientales, Dugommier, depuis ses derniers succes au Boulou,
s'etait longtemps arrete pour prendre Collioure, et bloquait maintenant
Bellegarde. L'armee des Pyrenees-Occidentales s'organisait encore. Cette
longue inaction qui signala le milieu de la campagne, et qu'il faut imputer
aux grands evenemens de l'interieur et a de mauvaises combinaisons, aurait
pu nuire a nos succes si l'ennemi avait su mettre le temps a profit. Mais
il regnait un tel desordre d'esprit chez les coalises, que notre faute ne
leur profita pas, et ne fit que
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