ant l'Ourthe.
Le jour de la deuxieme sans-culottide (18 septembre), Scherer divisa son
corps en trois colonnes, commandees par les generaux Marceau, Mayer et
Hacquin, et se porta sur les bords de l'Ayvaille, qui coule dans un lit
profond, entre deux cotes escarpees. Les generaux donnerent eux-memes
l'exemple, entrerent dans l'eau, et entrainerent leurs soldats sur la rive
opposee, malgre le feu d'une artillerie formidable. Latour etait reste
immobile sur les hauteurs de Sprimont, se preparant a fondre sur les
colonnes francaises des qu'elles auraient passe la riviere. Mais a peine
eurent-elles franchi l'escarpement des bords, qu'elles se precipiterent sur
la position, sans donner a Latour le temps de les prevenir. Elles
l'attaquerent vivement, tandis que le general Hacquin debordait son flanc
gauche, et que le general Bonnet, ayant passe l'Ourthe, marchait sur ses
derrieres; Latour fut alors oblige de decamper, et de se replier sur
l'armee imperiale.
Ce combat bien concu, vivement execute, etait aussi honorable pour le
general en chef que pour l'armee. Il nous valut trente-six pieces de canon
et cent caissons; il fit perdre quinze cents hommes a l'ennemi, tant tues
que blesses, et decida Clerfayt a quitter la ligne de l'Ourthe. Ce general
craignait, en effet, en voyant sa gauche battue, d'etre coupe de sa
retraite sur Cologne. En consequence, il abandonna les bords de la Meuse et
de l'Ourthe, et se replia sur Aix-la-Chapelle.
Il ne restait plus aux Autrichiens que la ligne de la Roer. Ils occupaient
cette riviere depuis Dueren et Juliers jusqu'a son embouchure dans la
Meuse, c'est-a-dire jusqu'a Ruremonde. Ils avaient cede du cours de la
Meuse tout ce qui est compris de l'Ourthe a la Roer, entre Liege et
Ruremonde; il ne leur restait que l'etendue de Ruremonde a Grave, point par
lequel ils se liaient au duc d'York.
La Roer etait la ligne qu'il fallait bien defendre, pour ne pas perdre la
rive gauche du Rhin. Clerfayt concentra toutes ses forces sur les bords de
la Roer, entre Dueren, Juliers et Linnich. Il avait depuis quelque temps
ordonne des travaux considerables pour assurer sa ligne; il avait place des
corps avances au-dela de la Roer sur le plateau d'Aldenhoven, garni de
retranchemens; il occupait ensuite la ligne de la Roer et ses bords
escarpes, et il etait campe derriere cette ligne avec son armee et une
artillerie nombreuse.
Le 10 vendemiaire an III (1er octobre 1794), Jourdan se trouva en presence
d
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