esseins secrets de Robespierre.
Jean-Bon-Saint-Andre surtout, qui avait ete envoye a Toulon pour y reparer
la marine, et qui nourrissait des projets sur la Mediterranee, se montra
l'un des plus grands adversaires du plan. Le jeune Bonaparte fut meme
accuse d'etre complice des Robespierre, a cause de la confiance que ses
talens et ses projets avaient inspiree au plus jeune des deux freres.
L'armee fut ramenee en desordre sur la grande chaine, ou elle reprit ses
positions. Cependant la campagne s'acheva par un avantage eclatant. Les
Autrichiens, d'accord avec les Anglais, voulurent faire une tentative sur
Savone, pour couper la communication avec Genes, qui par sa neutralite
rendait de grands services au commerce des subsistances. Le general
Colloredo s'avanca avec un corps de huit a dix mille hommes, ne mit aucune
celerite dans sa marche, et donna aux Francais le temps de se premunir.
Saisi au milieu des montagnes par les Francais, dont le general Bonaparte
dirigeait les mouvemens, il perdit huit cents hommes, et se retira
honteusement, accusant les Anglais, qui l'accuserent a leur tour. La
communication avec Genes fut retablie, et l'armee consolidee dans toutes
ses positions.
Aux Pyrenees, nos succes avaient recommence leur cours. Dugommier faisait
toujours le siege de Bellegarde, voulant s'emparer de cette place avant de
descendre en Catalogne. La Union avait voulu, par une attaque generale sur
la ligne francaise, venir au secours des assieges; mais repousse sur tous
les points, il venait de s'eloigner, et la place, plus decouragee que
jamais par cette deroute de l'armee espagnole, s'etait rendue le 6
vendemiaire (27 septembre). Dugommier, entierement rassure sur ses
derrieres, se preparait a s'avancer en Catalogne. Aux Pyrenees
occidentales, les Francais, sortant enfin de leur repos, venaient d'envahir
la vallee de Bastan, d'enlever Fontarabie et Saint-Sebastien, et, grace au
climat de ces contrees, se disposaient, comme aux Pyrenees orientales, a
pousser leurs succes malgre l'approche de l'hiver.
Dans la Vendee, la guerre continuait, non pas vive et dangereuse, mais
lente et devastatrice. Stofflet, Sapinaud, Charette, s'etaient enfin
partage le commandement. Depuis la mort de La Rochejaquelein, Stofflet lui
avait succede dans l'Anjou et le Haut-Poitou. Sapinaud avait toujours
conserve la petite division du centre; Charette, illustre par cette
campagne du dernier hiver, ou, avec des forces presque detruites, il etai
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