e l'ennemi avec toutes ses forces. Il ordonna au general Scherer,
commandant l'aile droite, de se porter sur Dueren en passant la Roer par
tous les points gueables; au general Hatry de traverser vers le centre de
la position, a Altorp; aux divisions Championnet et Morlot, soutenues de la
cavalerie, d'enlever le plateau d'Aldenhoven place en avant de la Roer, de
balayer la plaine, de passer l'eau, et de masquer Juliers pour empecher les
Autrichiens d'en deboucher; au general Lefevre de s'emparer de Linnich, et
de traverser a tous les gues existant dans les environs; enfin a Kleber,
qui etait vers l'embouchure meme de la riviere, de la remonter jusqu'a
Ratem, et de la passer sur ce point mal defendu, afin de couvrir la
bataille du cote de Ruremonde.
Le lendemain, 11 vendemiaire, les Francais se mirent en mouvement sur toute
la ligne.
Cent mille jeunes republicains marchaient a la fois avec un ordre et une
precision dignes des plus vieilles troupes. On ne les avait pas encore vus
en aussi grand nombre sur le meme champ de bataille. Ils s'avancaient vers
la Roer, but de leurs efforts. Malheureusement ils etaient encore eloignes
de ce but, et ils n'y arriverent que vers le milieu du jour. Le general, de
l'avis des militaires, n'avait commis qu'une faute, celle de prendre un
point de depart trop eloigne du point d'attaque, et de ne pas employer un
jour a se rapprocher de la ligne ennemie. Le general Scherer, charge de la
droite, dirigea ses brigades sur les differens points de la Roer, et
ordonna au general Hacquin d'aller la passer fort au-dessus, au gue de
Winden, pour tourner le flanc gauche de l'ennemi. Il etait onze heures
quand il fit ces dispositions. Hacquin mit long-temps a parcourir le
circuit qu'on lui avait trace. Scherer attendait qu'il fut arrive au point
indique, pour lancer ses divisions dans la Roer, et il laissait ainsi a
Clerfayt le temps de preparer tous ses moyens, le long des hauteurs de la
rive opposee. Il etait trois heures; enfin Scherer ne veut pas attendre
davantage, et met ses divisions en mouvement. Marceau se jette dans l'eau
avec ses troupes, et passe au gue de Mirveiller; Lorges fait de meme, se
porte sur Dueren, et en chasse l'ennemi apres un combat sanglant. Les
Autrichiens abandonnent Dueren un moment; mais, retires en arriere, ils
reviennent bientot avec des forces considerables. Marceau se jette aussitot
dans Dueren, pour y soutenir la brigade de Lorges. Mayer, qui a passe la
Roer un peu
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