s services! Remarquez bien que les reproches qu'on leur fait
portent sur la convention elle-meme. Oui, c'est la convention qu'on accuse,
c'est au peuple francais qu'on fait le proces, puisqu'ils ont souffert l'un
et l'autre la tyrannie de l'infame Robespierre. J. Debry vous le disait
tout a l'heure, ce sont les aristocrates qui font ou qui commandent toutes
ces propositions.--Et les voleurs, ajoutent quelques voix.--Je demande,
reprend Goujon, que la discussion cesse a l'instant." Beaucoup de deputes
s'y opposent. Billaud-Varennes s'elance a la tribune, et demande avec
instance que la discussion soit continuee. "Il n'y a pas de doute, dit-il,
que si les faits allegues sont vrais, nous ne soyons de grands coupables,
et que nos tetes ne doivent tomber. Mais nous defions Lecointre de les
prouver. Depuis la chute du tyran nous sommes en butte aux attaques de tous
les intrigans, et nous declarons que la vie n'a aucun prix pour nous s'ils
doivent l'emporter." Billaud continue, et raconte que depuis long-temps ses
collegues et lui meditaient le 9 thermidor; que s'ils ont differe, c'est
parce que les circonstances l'exigeaient ainsi; qu'ils ont ete les premiers
a denoncer Robespierre, et a lui arracher le masque dont il se couvrait;
que si on leur fait un crime de la mort de Danton, il s'en accusera tout le
premier; que Danton etait le complice de Robespierre, qu'il etait le point
de ralliement de tous les contre-revolutionnaires, et que, s'il avait vecu,
la liberte aurait ete perdue. "Depuis quelque temps, s'ecrie Billaud, nous
voyons s'agiter les intrigans, les voleurs...." A ce dernier mot, Bourdon
l'interrompt en lui disant: "Le mot est prononce; il faudra le prouver.--Je
me charge, s'ecrie Duhem, de le prouver pour un.--Nous le prouverons pour
d'autres," ajoutent plusieurs voix de la Montagne. C'etait la le reproche
que les montagnards etaient toujours prets a faire aux amis de Danton,
presque tous devenus des thermidoriens. Billaud, qui, au milieu de ce
tumulte et de ces interruptions, n'avait pas abandonne la tribune, insiste,
et demande une instruction pour que les coupables soient connus. Cambon lui
succede, et dit qu'il faut eviter le piege tendu a la convention; que les
aristocrates veulent l'obliger a se deshonorer elle-meme en deshonorant
quelques-uns de ses membres; que si les comites sont coupables, elle l'est
aussi; "et toute la nation avec elle," ajoute Bourdon (de l'Oise). Au
milieu de ce tumulte, Vadier parait a
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