a Prusse, pour reclamer de sa part l'execution du traite de La
Haye, et pour engager l'Autriche par des promesses de secours a defendre
vigoureusement la ligne que ses troupes occupaient encore. Une reunion de
ministres et de generaux anglais, hollandais et autrichiens, eut lieu a
Maestricht, et on convint de defendre les bords de la Meuse.
Les armees francaises s'etaient enfin remises en mouvement dans le milieu
de fructidor (premiers jours de septembre). Pichegru s'avanca d'Anvers vers
l'embouchure des fleuves. Les Hollandais commirent alors la faute de se
separer des Anglais. Au nombre de vingt mille hommes ils se rangerent le
long de Berg-op-Zoom, Breda, Gertruydenberg, restant adosses a la mer, dans
une position qui ne leur permettait plus d'agir pour les places qu'ils
voulaient couvrir. Le duc d'York avec ses Anglais et ses Hanovriens se
retira sur Bois-le-Duc, se liant avec les Hollandais par une chaine de
postes que l'armee francaise pouvait enlever des qu'elle paraitrait. A
Boxtel, sur le bord de la Dommel, Pichegru joignit l'arriere-garde du duc
d'York, enveloppa deux bataillons, et les enleva. Le lendemain, sur les
bords de l'Aa, il rencontra le general Abercromby, lui fit encore des
prisonniers, et continua de pousser le duc d'York, qui se hata de passer la
Meuse a Grave, sous le canon de la place. Pichegru avait fait dans cette
marche quinze cents prisonniers; il arriva sur les bords de la Meuse, le
jour de la deuxieme sans-culottide (18 septembre).
Pendant ce temps, Jourdan s'avancait de son cote, et se preparait a
franchir la Meuse. La Meuse a deux affluens principaux, l'Ourthe qui la
joint vers Liege, et la Roer qui s'y jette vers Ruremonde. Ces deux
affluens forment deux lignes qui divisent le pays entre la Meuse et le
Rhin, et qu'il faut successivement emporter pour arriver a ce dernier
fleuve. Les Francais, maitres de Liege, avaient franchi la Meuse, et
etaient deja venus se ranger en face de l'Ourthe; ils bordaient la Meuse de
Liege a Maestricht, et l'Ourthe de Liege a Gomblaine-au-Pont, formant ainsi
un angle dont Liege etait le sommet. Clerfayt avait range sa gauche
derriere l'Ourthe, sur les hauteurs de Sprimont. Ces hauteurs sont bordees
d'un cote par l'Ourthe, de l'autre par l'Ayvaille qui se jette dans
l'Ourthe. Le general Latour y commandait les Autrichiens. Jourdan ordonna a
Scherer d'attaquer la position de Sprimont du cote de l'Ayvaille, tandis
que le general Bonnet y marcherait en travers
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