ent passager; dont l'autre,
irrite des maux inevitables d'une organisation extraordinaire, oublie les
services rendus par cette organisation, et veut l'abolir comme atroce;
qu'on se figure deux partis de cette nature en lutte, et on concevra
combien, dans l'etat de la France, ils trouvaient de sujets d'accusations
reciproques. Les jacobins se plaignaient du relachement de toutes les lois;
de la violation du _maximum_ par les fermiers, les marchands, les riches
commercans; de l'inexecution des lois contre l'agiotage, et de
l'avilissement des assignats; ils recommencaient ainsi les cris des
hebertistes contre les riches, les accapareurs et les agioteurs. Leurs
adversaires, au contraire, osant pour la premiere fois attaquer les mesures
revolutionnaires, s'elevaient contre l'emission excessive des assignats,
contre les injustices du _maximum_, contre la tyrannie des requisitions,
contre les desastres de Lyon, Sedan, Nantes, Bordeaux, enfin contre les
prohibitions et les entraves de toute espece qui paralysaient et ruinaient
le commerce. C'etaient la, avec la liberte de la presse, et le mode de
nomination des fonctionnaires publics, les sujets ordinaires des petitions
des clubs ou des sections. Toutes les reclamations a cet egard etaient
renvoyees aux comites de salut public, de finances et de commerce, pour
qu'ils eussent a faire des rapports et a presenter leurs vues.
Deux partis etaient ainsi en presence, cherchant et trouvant dans ce qui
s'etait fait, dans ce qui se faisait encore, des sujets continuels
d'attaque et de reproches. Tout ce qui avait eu lieu, bon ou mauvais, on
l'imputait aux membres des anciens comites, qui etaient maintenant en butte
a toutes les attaques des auteurs de la reaction. Quoiqu'ils eussent
contribue a renverser Robespierre, on disait qu'ils ne s'etaient brouilles
avec lui que par ambition, et pour le partage de la tyrannie, mais qu'au
fond ils pensaient de meme, qu'ils avaient les memes principes, et qu'ils
voulaient continuer a leur profit le meme systeme. Parmi les thermidoriens
etait Lecointre (de Versailles), esprit ardent et inconsidere, qui se
prononcait avec une imprudence desapprouvee de ses collegues. Il avait
forme le projet de denoncer Billaud-Varennes, Collot-d'Herbois et Barrere,
de l'ancien comite de salut public; David, Vadier, Amar et Vouland, du
comite de surete generale, comme complices et _continuateurs_ de
Robespierre. Il ne pouvait ni n'osait porter la meme accusation contr
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