straira aux regards d'un nombre
toujours croissant de spectateurs, selon qu'il se rapprochera de la zone
invisible de gauche ou de droite; s'il s'eloigne obliquement, les deux
effets se composeront. Tous les jeux de scene qui auront lieu sur un
meme plan parallele a la rampe seront pareillement eclaires, tandis que
ceux qui auront lieu sur des plans de plus en plus recules recevront une
lumiere proportionnellement degradee, ou passeront de la lumiere de la
rampe, qui les eclaire de bas en haut, sous une gerbe de lumiere tombant
du cintre sous un angle de 45 degres.
Il resulte donc des dispositions de la scene et des effets qui en sont
la consequence que la mise en scene doit etablir un rapport de valeur
entre l'importance d'un jeu de scene et l'endroit du theatre ou il
faut l'executer, et que dans une scene, et par suite dans un acte, les
positions relatives des personnages sont liees a l'importance qu'ils
prennent alternativement dans le developpement de l'action. Dans la
plupart des cas, l'intuition, le gout, l'habitude suffisent pour decider
si telle ou telle disposition fait bien ou mal; mais souvent la question
meriterait d'etre etudiee et soumise au raisonnement. Pour abreger, je
donnerai a la ligne de convergence optique le nom plus court de
ligne optique. Quant au point de convergence optique, c'est un point
mathematique situe a l'intersection de l'axe du theatre et d'une ligne
perpendiculaire a cet axe, passant devant le trou du souffleur. Ce point
est le centre d'un cercle, auquel je donnerai le nom de lieu optique,
qui a a peu pres pour diametre le tiers de la largeur de la scene, et
dont tous les points egalement eclaires sont facilement accessibles aux
regards de tous les spectateurs. C'est le lieu scenique par excellence,
d'ou l'acteur tient le public sous son empire et d'ou sa voix porte sans
effort jusque dans les profondeurs de la salle.
Posons maintenant quelques principes generaux de statique theatrale.
Dans toute peripetie ou dans tout denouement, le personnage en qui se
resume l'interet doit etre place dans le lieu optique, le plus pres
possible du centre optique, ou tout au moins sur la ligne optique si
l'action l'exige. Ainsi, dans le denouement de l'_Aventuriere_, Clorinde
est sur la ligne optique, tandis que les autres personnages sont places
a droite et a gauche de la porte par laquelle elle va sortir. Au
deuxieme acte du _Misanthrope_, dans la scene des portraits, Celimene
occupe le centre
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