sis III, dont il avait sans doute usurpe l'autorite, soit
celles de Thouthmosis, premier mari d'Amense, le pere meme du roi
regnant. J'ai observe la destruction systematique de ces legendes dans
une foule de bas-reliefs existant sur divers autres points de Thebes.
Fut-elle l'ouvrage immediat de la haine personnelle de Thouthmosis III,
ou une basse flatterie du corps sacerdotal? C'est ce qu'il nous est
impossible de decider; mais le fait nous a paru assez curieux pour le
constater.
Toutes les inscriptions du monument d'_El-Assasif_ etablissent
unanimement que cet edifice a ete eleve sous la regence d'Amenenthe, au
nom de la reine Amense et de son jeune fils Thouthmosis III. Cette
construction n'est donc point posterieure a l'an 1736 avant J.-C.,
epoque approximative des premieres annees du regne de Thouthmosis III,
exercant seul le pouvoir supreme. Ces sculptures comptent donc deja plus
de 3,500 ans d'antiquite.
Il resulte de ces memes dedicaces et des sculptures qui decorent
quelques-unes des salles non detruites, que l'edifice interieur etait un
temple consacre a la grande divinite de Thebes, Amon-Ra, le roi des
dieux, qu'on y adorait sous la figure speciale
d'Amon-Ra-Pneh-enne-ghet-en-tho, c'est-a-dire d'Amon-Ra seigneur des
trones et du monde; j'ai retrouve dans Thebes plusieurs autres temples
dedies a ce grand etre, mais sous d'autres titres, qui lui sont
egalement particuliers.
Ce temple d'Amon-Ra, d'une etendue assez considerable, decore de
sculptures du travail le plus precieux, precede d'un dromos et
probablement aussi d'une longue avenue de sphinx, s'elevait au fond de
la vallee d'El-Assasif. Son sanctuaire penetrait pour ainsi dire dans
les rochers a pic de la chaine libyque, criblee, comme le sol meme de la
vallee, d'excavations plus ou moins riches, qui servaient de sepulture
aux habitants de la ville capitale.
Cette position du temple au milieu des tombeaux, et les plafonds, en
forme de voute, de quelques-unes de ces salles, ont recemment trompe
quelques voyageurs, et leur ont fait croire que cet edifice etait le
tombeau de Moeris (Thouthmosis III); mais tous les details que nous
avons donnes sur la construction et la destination de cet edifice sacre
detruisent une telle hypothese. Ses divisions et ses accessoires nous le
feraient reconnaitre pour un veritable temple, a defaut des inscriptions
dedicatoires qui le disent formellement. Sa decoration meme et le sujet
des bas-reliefs qui ornent les par
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