ire de niaises
campagnes, comme les environs d'Yonville, ou les plates rives de la
Seine entre lesquelles se passe le debut de son second roman. Des
interieurs sordides apparaissent dans ses livres, de la cahute pres
d'Yonville, ou Mme Bovary trouva l'entremetteuse de ses liaisons, a la
mansarde dans laquelle Dussardier blesse fut soigne par cette
enigmatique personne, la Vatnaz. Mais la mediocrite attire Flaubert
davantage. Il excelle a peindre en leur ironique denument de toute
beaute, certains interieurs bourgeois, decores de lithographies,
plancheies, frottes et balayes. Certaines hideurs modernes le
requierent. Il s'adonne a rendre minutieusement le ridicule des fetes
agreables aux populations, comme les comices d'Yonville et les
solennites publiques de la capitale. Tout ce qui forme le contentement
de la classe moyenne, les gros dejeuners de garcons, les seances au
cafe, les parties fines pour des villageois dans la ville proche, la
maitresse chichement entretenue, les cadeaux que M. Homais rapporte a sa
famille, sa gloriole de pere infatue, le bonnet grec, la politique, les
joies solitaires en un metier d'agrement, sont complaisamment decrits.
Et de meme, plus haut, les aimables fourberies de M. Arnoux riche, la
religion du chic dont est imbu le jeune de Cisy, les plaisirs mondains
de Mme Dambreuse et les galanteries maquignonnes de son premier amant,
sont detailles avec une insistance dont l'ironie n'exclut pas toute
exactitude. Les etres de ce milieu sont des ames journalieres et
ordinaires, toute la moyennete des fonctions sociales, le pharmacien,
l'officier de sante, le notaire, le banquier, l'industriel d'art, le
repetiteur de droit, l'habitue d'estaminets, et les femmes de ces gens.
Decrits, analyses, mis en scene, avec une moquerie tacite, mais aussi
avec la penetration adroite d'un connaisseur d'hommes, ils donnent de la
vie et de la societe une image au demeurant exacte pour une bonne part
de ce siecle. Que l'on joigne a cette mediocrite des lieux et des gens,
le mince interet des aventures, un adultere diminue de tout l'ennui de
la province, la vie campagnarde de deux vieux employes, l'existence
sociale de quelques familles moyennes a Paris, que traverse le
desoeuvrement d'un jeune homme nul, on reconnaitra dans les romans de
Flaubert, tous les traits essentiels de l'esthetique realiste.
Il en possede la veracite. S'efforcant sans cesse de rendre exactement
du spectacle des choses ce que ses sens en on
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