ous
avez de fait, et votre temps ne sera pas perdu.
Encore autre chose. Je vous ai envoye l'article sur madame Allart. Comme
il s'agit de lui etre utile, nous n'attendrons pas, n'est-il pas vrai,
la reapparition de _la Presse_! Si vous en avez l'occasion, faites
passer cet article _ailleurs_, le plus tot que l'on pourra.
[1] La publication de _la Daniella_ dans _la Presse_ avait valu a ce
journal deux avertissements successifs, au commencement de 1857;
et, un troisieme et dernier lui ayant ete donne pour un article de
M. Alphonse Peyrat, au mois de decembre de la meme annee, cette
feuille se trouvait des lors exposee a une suspension sans forme
de proces.
[2] Le prince Napoleon (Jerome).
[3] Caissier du journal _la Presse_.
CDXVIII
A SA MAJESTE L'IMPERATRICE EUGENIE
Nohant, 9 decembre 1857.
Madame,
Votre Majeste accueillera toujours avec bonte, je le sais, tous le
savent, l'idee de mettre le baume, sur les blessures humaines et
sociales. Une mesure de rigueur legale vient de frapper le journal _la
Presse_, en decretant sa suspension pour deux mois. Les financiers qui
exploitent ces vastes entreprises ont peut-etre le moyen d'en subir les
accidents; mais les gens de lettres, qui ne sont pas solidaires dans
la redaction, et surtout les _mille ouvriers_ employes a la partie
materielle et que la suspension de leur travail quotidien jette en plein
hiver sur le pave, sont-ils coupables et doivent-ils etre punis?
Ils sont punis, cependant, pour un article ou une grande partie des
lecteurs n'avait vu que le conseil donne aux deputes de preter serment
au gouvernement de l'empereur. Mais, quelle que soit la fatalite de
l'eternel malentendu qui preside aux choses de ce monde, ce n'est pas
un plaidoyer pour la presse politique que je viens mettre aux pieds de
Votre Majeste.
Ce n'est pas une requete au nom de l'ecrivain, cause du fait; c'est
encore moins une reclamation en tant que collaboration litteraire a
ce journal: je ne me permettrais jamais d'entretenir Votre Majeste
d'interets aussi minimes que les miens.
Mais le chatiment tombe sur des travailleurs etrangers au fait
incrimine, et peut-etre tres devoues, pour la plupart, a la main qui les
frappe. J'ose donc dire a Votre Majeste que, la loi ayant ete appliquee
et l'autorite satisfaite, la pourraient commencer le role de la douceur
et le bienfait de la clemence.
En faisant gra
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