l'Algerie, et qui a deja fait plusieurs traites avec les chefs de
bureau du ministere, offre a l'Etat cet avantage, de ne demander la
garantie d'interets qu'au fur et a mesure de l'execution des travaux.
Enfin, comme c'est grace a la perseverante et intelligente reclamation
de M. Sarlande pour cette ligne, et pour les interets des populations
qu'il represente, qu'elle l'a emporte dans un esprit serieux et attentif
comme celui du prince-ministre, je pense qu'il doit avoir bonne chance
aupres de Son Altesse imperiale, si vous voulez bien encore lui servir
d'avocat et obtenir pour lui une audience de Son Altesse.
Cependant, il se peut que Son Altesse ait dispose deja de cette
concession, et vous me comprenez assez pour savoir qu'a aucun prix je ne
voudrais faire le metier d'importun, qui consiste a demander ce qui ne
peut etre obtenu et a mettre une personne amie, si haut placee qu'elle
soit, dans l'ennuyeuse necessite de dire non.
Vous pouvez faire que je ne joue pas le role _d'ennuyeuse_ et que celui
_d'ennuye_ soit epargne au prince, en me disant, courrier par courrier,
s'il est temps encore pour M. Sarlande de solliciter, et si son instance
pourrait etre ecoutee, vu que, dans le cas contraire, je pourrais
epargner aussi a mon client des demarches inutiles. M. Sarlande,
ancien avocat, s'exprime tres clairement et est si bien au courant des
questions relatives a cette affaire et a l'Algerie en general, que, dans
tous les cas, Son Altesse ne perdrait pas son temps a l'ecouter une
demi-heure.
Pardonnez cette longue lettre: je suis un auteur a _longueurs_; mais ma
reconnaissance est aussi durable que mon style est _durant. Endurez-le_
avec votre bienveillance ordinaire et croyez, cher monsieur, a mes
sentiments bien affectueux.
Maurice vous prie d'agreer les siens, et, tous deux, nous vous prions
de ne pas nous oublier aupres de notre cousine de Champrosay[2], quand,
plus heureux que nous, vous la verrez.
GEORGE SAND.
Je joins a la demande de Patureau au ministre, la demande au meme effet
qu'il a cru devoir adresser au prefet de l'Indre. Je pense que cette
demande renvoyee par le ministre audit prefet, aura du poids, tandis
qu'elle en perdra beaucoup en passant par mes mains.
[1] Alors secretaire du prince Napoleon.
[2] Madame Frederic Villot.
CDXLI
A M. EDOUARD CHARTON, A PARIS
Nohant, 20 novembre 1858.
Cher excellent coeur ami, je vois que vous prenez du
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