auf a essayer plus tard de retourner au theatre si le coeur
m'en dit.
Il y a bien longtemps que je ne vous ai donne de nos nouvelles. Nous
avons eu de gros chagrins dans ce dernier coup de main qui nous a
encore jete hors de France plus d'un de nos meilleurs amis, _coupables_
apparemment de s'etre tenus tranquilles.--J'en ai ete malade de chagrin
et d'indignation.--Mais on ne doit pas parler de cela, si on veut que
les lettres parviennent. Je presume d'ailleurs que, chez vous, les
choses se sont passees de meme.
Maurice est encore a Paris, occupe de travaux que je donne au diable;
car j'ai faim et soif de le voir. Il va arriver j'espere... Sol... est
a Turin, ou elle se remet tres bien de sa sante detraquee. Emile est a
Paris, createur d'une agence excellente, dont il devait vous envoyer
le prospectus. Vous ne m'en parlez pas; donc, je vous l'envoie et vous
engage a lui donner votre clientele. Je pense qu'il reussira et qu'il
rendra de grands services aux artistes par son intelligence, son
honnetete et sa connaissance des affaires.
Bonsoir, chers enfants. Je vous embrasse tendrement tous trois. Je suis
contente que _Christian Waldo[3]_ vous Amuse.
[1] Piece de Charles Poncy.
[2] Alphonse Royer et Gustave Waez.
[3] _L'Homme de neige_.
CDXXXVI
A M. FERRI-PISANI, A PARIS
Nohant, 28 juin 1858.
Monsieur,
Je suis chargee par Maurice, qui s'honore de votre sympathie, de vous
parler d'une grande affaire que je viens de me faire expliquer par lui
et par une personne fondee pour en poursuivre la realisation.
C'est une tres grande et importante question, qui deja, je le presume,
est a l'etude entre vos mains, si vos fonctions aupres du prince
comportent maintenant, comme je l'espere, l'examen des questions vitales
de l'Algerie. Je crois donc qu'il est absolument inutile que je vous en
entretienne, d'autant que cinq minutes de votre attention sur les pieces
vous auront donne plus de lumiere qu'un volume de moi.
Cependant, si, au milieu du hourvari de l'installation et des
importunites des solliciteurs, cette affaire ne se presentait pas vite,
sous vos yeux, elle pourrait courir a la mauvaise solution qu'elle a
deja subie et qu'il appartient au prince de ne pas sanctionner sans un
severe examen.
Il s'agit des interets d'une population entiere, d'une illegalite a
ne pas consacrer, et des interets de l'Etat, engages dans une depense
inutile de beaucoup de millio
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