uels s'elevent les monuments
de ce genre. Je passe donc a la description des pylones, qui sont d'un
bien autre interet.
L'immense surface de chacun de ces deux massifs est couverte de
sculptures d'un tres-bon style, sujets tous militaires et composes de
plusieurs centaines de personnages. _Massif de droite_: le roi Rhamses
le Grand, assis sur son trone au milieu de son camp, recoit les chefs
militaires et des envoyes etrangers; details du camp, bagages, tentes,
fourgons, etc., etc.; en dehors, l'armee egyptienne est rangee en
bataille; chars de guerre a l'avant, a l'arriere et sur les flancs; au
centre, les fantassins regulierement formes en carres. _Massif de
gauche_: bataille sanglante, defaite des ennemis, leur poursuite,
passage d'un fleuve, prise d'une ville; on amene ensuite les
prisonniers.
Voila le sujet general de ces deux tableaux, d'environ 50 pieds chacun;
nous en avons des dessins fort exacts, ainsi que du peu d'inscriptions
entremelees aux scenes militaires. Les grands textes relatifs a cette
campagne de Sesostris sont au-dessous des bas-reliefs. Malheureusement
il faudrait abattre une partie du village de Louqsor pour en avoir des
copies. Il a donc fallu me contenter d'apprendre, par le haut des lignes
encore visibles, que cette guerre avait eu lieu en l'an V du regne du
conquerant, et que la bataille s'etait donnee le 5 du mois d'Epiphi. Ces
dates me prouvent qu'il s'agit ici de la meme guerre que celle dont on a
sculpte les evenements sur la paroi droite du grand monument
d'_Ibsamboul_, et qui portent aussi la date de l'an V. La bataille
figuree dans ce dernier temple est aussi du mois d'Epiphi, mais du 9 et
non pas du 5. Il s'agit donc evidemment de deux affaires de la meme
campagne. Les peuples que les Egyptiens avaient a combattre sont des
Asiatiques, qu'a leur costume on peut reconnaitre pour des Bactriens,
des Medes et des Babyloniens. Le pays de ces derniers est expressement
nomme (_Naharaina-Kah_, le pays de Naharaina, la Mesopotamie) dans les
inscriptions d'Ibsamboul, ainsi que les contrees de Schot, Robschi,
Schabatoun, Marou, Bachoua, qu'il faut chercher necessairement dans la
geographie primitive de l'Asie occidentale.
Les obelisques, les quatre colonnes, le pylone, et le vaste peristyle ou
cour environnee de colonnes, qui s'y rattachent, forment tout ce qui
reste du Rhamesseion de la rive droite, et on lit _partout_ les
dedicaces de Rhamses le Grand, deux seuls points exceptes de ce gr
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