me campagne contre des peuples asiatiques
qu'on ne peut, d'apres leur physionomie et d'apres leur costume,
chercher ailleurs, je le repete, que dans cette vaste contree sise entre
le Tigre et l'Euphrate d'un cote, l'Oxus et l'Indus de l'autre, contree
que nous appelons assez vaguement la Perse. Cette nation, ou plutot le
pays qu'elle habitait, se nommait _Chto, Cheto, Scehto_ ou _Schto_; car
je me suis apercu, enfin, que le nom par lequel on la designe
ordinairement dans les textes historiques, et qui peut se prononcer
_Pscharanschetko, Pscharinscheto_ ou _Pschareneschto_ (vu l'absence des
voyelles mediales), est compose de trois parties distinctes: 1e d'un mot
egyptien, epithete injurieuse _Pschare_ qui signifie une plaie; 2e de la
preposition N (_de_) que j'avais d'abord crue radicale; 3e de _Chto,
Schto, Scheto,_ veritable nom de la contree. Les Egyptiens designerent
donc ces peuples ennemis sous la denomination de _la plaie de Scheto_,
de la meme maniere que l'Ethiopie est toujours appelee _la mauvaise race
de Kousch_. Ce n'est point ici le lieu d'exposer les raisons qui me
portent a croire fermement que c'est de peuples du nord-est de la
Perse, de Bactriens ou Scythes-Bactriens, qu'il s'agit ici.
On a sculpte sur le massif de droite la reception des ambassadeurs
scytho-bactriens dans le camp du roi; ils sont admis en la presence de
Rhamses, qui leur adresse des reproches; les soldats, disperses dans le
camp, se reposent ou preparent leurs armes, et donnent des soins aux
bagages; en avant du camp, deux Egyptiens administrent la bastonnade a
deux prisonniers ennemis, afin, porte la legende hieroglyphique, de leur
faire dire ce que fait _la plaie de Scheto_. Au bas du tableau est
l'armee egyptienne en marche, et a l'une des extremites se voit un
engagement entre les chars des deux nations.
La partie gauche de ce massif offre l'image d'une serie de forteresses
desquelles sortent des Egyptiens emmenant des captifs; les legendes
sculptees sur les murs de chacune d'elles donnent leur nom et apprennent
que Rhamses le Grand les a prises de vive force la huitieme annee de son
regne.
Il manque pres de la moitie du massif de droite du pylone; ce qui reste
offre les debris d'un vaste bas-relief representant une grande bataille,
toujours contre les Scheto. Comme j'aurai l'occasion d'en decrire une
seconde, tout a, fait semblable et beaucoup mieux conservee, je passerai
rapidement sur celle-ci, disant seulement qu'on y a rep
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