l'epaisseur de cet enfoncement que j'ai
trouve ecrite au charbon, et presque effacee, cette inscription bien
simple: 1800. 3e REGIMENT DE DRAGONS. Je me suis fait un devoir de
repasser pieusement ces traits a l'encre noire avec un pinceau, en
ajoutant au-dessous: J.F.C. RST. 1825 (J.-F. Champollion _restduit_).],
et tout trouve sa place dans mes porte-feuilles egyptiens, qui auront
bien quelque prix translates a Paris..... J'y pense souvent..... Adieu.
QUATORZIEME LETTRE
Thebes, le 18 juin 1829.
Depuis mon retour au milieu des ruines de cette ainee des villes
royales, toutes mes journees ont ete consacrees a l'etude de ce qui
reste d'un de ses plus beaux edifices, pour lequel je concus, a sa
premiere vue, une predilection marquee. La connaissance complete que
j'en ai acquise maintenant la justifie au dela de ce que je devais
esperer. Je veux parler ici d'un monument dont le veritable nom n'est
pas encore fixe, et qui donne lieu a de fort vives controverses: celui
qu'on a appele d'abord le _Memnonium_, et ensuite le _Tombeau
d'Osimandyas_. Cette derniere denomination appartient a la Commission
d'Egypte; quelques voyageurs persistent a se servir de l'autre, qui
certainement est fort mal appliquee et tres-inexacte. Pour moi, je
n'emploierai desormais, pour designer cet edifice, que son nom egyptien
meme, sculpte dans cent endroits et repete dans les legendes des frises,
des architraves et des bas-reliefs qui decorent ce palais. Il portait le
nom de _Rhamesseion_, parce que c'etait a la munificence du Pharaon
Rhamses le Grand que Thebes en etait redevable.
L'imagination s'ebranle et l'on eprouve une emotion bien naturelle en
visitant ces galeries mutilees et ces belles colonnades, lorsqu'on pense
qu'elles sont l'ouvrage et furent souvent l'habitation du plus celebre
et du meilleur des princes que la vieille Egypte compte dans ses longues
annales, et toutes les fois que je le parcours, je rends a la memoire de
Sesostris l'espece de culte religieux dont l'environnait l'antiquite
tout entiere.
Il n'existe du Rhamesseion aucune partie complete; mais ce qui a echappe
a la barbarie des Perses et aux ravages du temps suffit pour restaurer
l'ensemble de l'edifice et pour s'en faire une idee tres-exacte.
Laissant a part sa partie architecturale, qui n'est point de mon
ressort, mais a laquelle je dois rendre un juste hommage en disant que
le Rhamesseion est peut-etre ce qu'il y a de plus noble et de plus pur a
The
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