, s'il ne sortait d'en bas
une _main enorme_ (celle d'Ammon) qui saisit la corde et arrete la
fougue du dragon. Enfin, a la onzieme heure du jour, le serpent captif
est etrangle; et bientot apres le dieu Soleil arrive au point extreme de
l'horizon ou il va disparaitre. C'est la deesse _Netphe_ (Rhea) qui,
faisant l'office de la Thetys des Grecs, s'eleve a la surface de l'abime
des eaux celestes; et, montee sur la tete de son fils Osiris, dont le
corps se termine en volute comme celui d'une sirene, la deesse recoit
le vaisseau du Soleil, qui prend bientot dans ses bras immenses le Nil
celeste, le vieil _Ocean_ des mythes egyptiens.
La marche du Soleil dans _l'hemisphere inferieur_, celui des tenebres,
pendant les douze heures de nuit, c'est-a-dire la contre-partie des
scenes precedentes, se trouve sculptee sur les parois des tombeaux
royaux opposees a celles dont je viens de donner une idee
tres-succincte. La le dieu, assez constamment peint en _noir_, de la
tete aux pieds, parcourt les soixante-quinze cercles ou zones auxquels
president autant de personnages divins de toute forme et armes de
glaives. Ces cercles sont habites par les _ames coupables_ qui subissent
divers supplices. C'est veritablement la le type primordial de l'_Enfer_
du Dante, car la variete des tourments a de quoi surprendre; et je ne
suis pas etonne que quelques voyageurs, effrayes de ces scenes de
carnage, aient cru y trouver la preuve de l'usage des sacrifices humains
dans l'ancienne Egypte; mais les legendes levent toute espece
d'incertitude a cet egard: ce sont des affaires de l'autre monde, et qui
ne prejugent rien pour les us et coutumes de celui-ci.
Les ames coupables sont punies d'une maniere differente dans la plupart
des zones infernales que visite le dieu Soleil: on a figure ces esprits
impurs, et perseverant dans le crime, presque toujours sous la forme
humaine, quelquefois aussi sous la forme symbolique de la _grue_, ou
celle de l'_epervier a tete humaine_, entierement peints en _noir_, pour
indiquer a la fois et leur nature perverse et leur sejour dans l'abime
des tenebres; les unes sont fortement liees a des poteaux, et les
gardiens de la zone, brandissant leurs glaives, leur reprochent les
crimes qu'elles ont commis sur la terre; d'autres sont suspendues la
tete en bas; celles-ci, les mains liees sur la poitrine et la tete
coupee, marchent en longues files; quelques-unes, les mains liees
derriere le dos, trainent sur la terre leur
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