a face tournee
vers l'ouverture de la porte, et regardant la seconde salle, qui etait
par consequent sous leur juridiction. Ces deux divinites sont, a gauche,
le dieu des sciences et des arts, l'inventeur des lettres, Thoth a tete
d'Ibis, et a droite la deesse Saf, compagne de Thoth, portant le titre
remarquable de _dame des lettres presidente de la bibliotheque_ (mot a
mot, _la salle des livres_). De plus, le dieu est suivi d'un de ses
paredres, qu'a sa legende et a un grand _oeil_ qu'il porte sur la tete
on reconnait pour _le sens de la vue_ personnifie, tandis que le paredre
de la deesse est _le sens de l'ouie_ caracterise par une grande oreille
tracee egalement au-dessus de sa tete, et par le mot _solem_ (l'ouie)
sculpte dans sa legende; il tient de plus en main tous les instruments
de l'ecriture, comme pour ecrire tout ce qu'il entend.
Je demande s'il est possible de mieux annoncer que par de tels
bas-reliefs l'entree d'une bibliotheque? Et a ce mot, la controverse qui
divise nos savants sur le fameux monument d'_Osimandyas_, si connu par
sa bibliotheque, et sur ses rapports avec le Rhamesseion. se presente
naturellement a ma pensee.
Des les premiers jours, en lisant au milieu des ruines du Rhamesseion la
description que Diodore nous a conservee du monument d'Osimandyas, je
fus frappe de retrouver autour de moi et dans le meme ordre les parties
analogues et presque les memes details du grand edifice dont Diodore
emprunte a Hecatee une notice si complete.
D'abord, l'ancien voyageur grec place le monument d'Osimandyas a dix
stades des derniers tombeaux de ce qu'il nomme les [Greek: pallakidas
tou Diou], les concubines de Jupiter (Ammon).--Nous avons trouve, en
effet, a une distance a peu pres egale du Rhamesseion, une vallee
renfermant les tombeaux, encore ornes de peintures et d'inscriptions,
d'une douzaine de femmes, mais de reines egyptiennes, dont le premier
titre dans leur legende fut toujours celui d'_epouse d'Ammon_.
Le monument d'Osimandyas s'annoncait par un grand pylone _de pierre
variee_ ([Greek: lithou poikilou]).--Le premier pylone du Rhamesseion,
dont les massifs sont en gres rougeatre et la porte en calcaire blanc, a
quelque analogie avec cette expression.
Ce pylone donnait entree dans un peristyle dont les piliers etaient
ornes de figures colossales; on passait de la a un second pylone bien
plus soigne que le premier, sous le rapport de la sculpture, et a
l'entree duquel se trouvait _le plus
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