eu Atmou; a la troisieme heure,
le dieu Soleil arrive dans la zone celeste ou se decide le sort des
ames, relativement aux corps qu'elles doivent habiter dans leurs
nouvelles transmigrations; on y voit le dieu Atmou assis sur son
tribunal, pesant a sa balance les ames humaines qui se presentent
successivement: l'une d'elles vient d'etre condamnee, on la voit ramenee
sur terre dans une _bari_, qui s'avance vers la porte gardee par Anubis,
et conduite a grands coups de verges par des cynocephales, emblemes de
la justice celeste; le coupable est sous la forme d'une enorme truie,
au-dessus de laquelle on a grave en grand caractere _gourmandise_ ou
_gloutonnerie_, sans doute le peche capital du delinquant, quelque
glouton de l'epoque.
Le dieu visite, a la cinquieme heure, les _Champs-Elysees_ de la
mythologie egyptienne, habites par les ames bienheureuses se reposant
des peines de leurs transmigrations sur la terre: elles portent sur leur
tete la plume d'autruche, embleme de leur conduite juste et vertueuse.
On les voit presenter des offrandes aux dieux, ou bien, sous
l'inspection du _Seigneur de la joie du coeur_, elles cueillent les
fruits des arbres celestes de ce paradis; plus loin, d'autres tiennent
en main des faucilles: ce sont les ames qui cultivent les champs de la
verite; leur legende porte: "Elles font des libations de l'eau et des
offrandes des grains des campagnes de gloire; elles tiennent une
faucille et moissonnent les champs qui sont leur partage; le dieu Soleil
leur dit: Prenez vos faucilles, moissonnez vos grains, emportez-les dans
vos demeures, jouissez-en et les presentez aux dieux en offrande pure."
Ailleurs, enfin, on les voit se baigner, nager, sauter et folatrer dans
un grand bassin que remplit l'eau celeste et primordiale, le tout sous
l'inspection du dieu _Nil-Celeste_. Dans les heures suivantes, les dieux
se preparent a combattre le grand ennemi du Soleil, le serpent
_Apophis_. Ils s'arment d'epieux, se chargent de filets, parce que le
monstre habite les eaux du fleuve sur lequel navigue le vaisseau du
Soleil; ils tendent des cordes; Apophis est pris; on le charge de liens;
on sort du fleuve cet immense reptile, au moyen d'un cable que la deesse
Selk lui attache au cou et que les douze dieux tirent, secondes par une
_machine fort compliquee_, manoeuvres par le dieu _Sev_ (Saturne),
assiste des genies des quatre points cardinaux. Mais tout cet attirail
serait impuissant contre les efforts d'Apophis
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