TES:
[Footnote 4: Decret du 18e jour du 1er mois de l'an IIe de la Republique.]
CHAPITRE XV.
EFFETS DES LOIS REVOLUTIONNAIRES; PROSCRIPTIONS A LYON, A MARSEILLE ET A
BORDEAUX.--PERSECUTIONS DIRIGEES CONTRE LES _suspects_. INTERIEUR DES
PRISONS DE PARIS; ETAT DES PRISONNIERS A LA CONCIERGERIE.--LA REINE
MARIE-ANTOINETTE EST SEPAREE DE SA FAMILLE ET TRANSFEREE A LA CONCIERGERIE;
TOURMENS QU'ON LUI FAIT SUBIR. CONDUITE ATROCE D'HEBERT. SON PROCES DEVANT
LE TRIBUNAL REVOLUTIONNAIRE. ELLE EST CONDAMNEE A MORT ET
EXECUTEE.--DETAILS DES PROCES ET DU SUPPLICE DES GIRONDINS.--EXECUTION DU
DUC D'ORLEANS, DE BAILLY, DE MADAME ROLAND.--TERREUR GENERALE. SECONDE LOI
DU _maximum_. AGIOTAGE. FALSIFICATION D'UN DECRET PAR QUATRE
DEPUTES.--ETABLISSEMENT DU NOUVEAU SYSTEME METRIQUE ET DU CALENDRIER
REPUBLICAIN.--ABOLITION DES ANCIENS CULTES; ABJURATION DE GOBEL, EVEQUE DE
PARIS. ETABLISSEMENT DU CULTE DE LA RAISON.
Les mesures revolutionnaires decretees pour le salut de la France
s'executaient dans toute son etendue avec la derniere vigueur. Imaginees
par les hommes les plus ardens, elles etaient violentes dans leur principe;
executees loin des chefs qui les avaient concues, dans une region
inferieure, ou les passions moins eclairees etaient plus brutales, elles
devenaient encore plus violentes dans l'application. On obligeait une
partie des citoyens a quitter leurs foyers, on enfermait les autres comme
suspects, on faisait enlever les denrees et les marchandises pour les
besoins des armees, on imposait des corvees pour les transports acceleres,
et on ne donnait en echange des objets requis ou des services exiges, que
des assignats, ou une creance sur l'etat, qui n'inspirait aucune confiance.
On poursuivait rapidement la repartition de l'emprunt force, et les
repartiteurs des communes disaient aux uns: Vous avez dix mille livres de
rente; aux autres: Vous en avez vingt; et tous, sans pouvoir repliquer,
etaient obliges de fournir la somme demandee. De grandes vexations
resultaient de ce vaste arbitraire; mais les armees se remplissaient
d'hommes, les vivres s'acheminaient en abondance vers les depots, et le
milliard d'assignats qu'il fallait retirer de la circulation, commencait a
etre percu. Ce n'est jamais sans de grandes douleurs qu'on opere si
rapidement, et qu'on sauve un etat menace.
Dans tous les lieux ou le danger plus imminent avait exige la presence des
commissaires de la convention, les mesures revolutionnair
|