es seraient detruites, et que la
ville changerait son nom. L'execution de ce decret etait confiee a
Collot-d'Herbois, Maribon-Montaut et Fouche de Nantes. Ils s'etaient rendus
a Commune-Affranchie, emmenant avec eux quarante jacobins, pour organiser
un nouveau club et propager les principes de la societe-mere. Ronsin les
avait suivis avec deux mille hommes de l'armee revolutionnaire, et ils
avaient aussitot deploye leurs fureurs. Les representans donnerent le
premier coup de marteau sur l'une des maisons destinees a etre demolies,
et huit cents ouvriers se mirent sur-le-champ a l'ouvrage pour detruire les
plus belles rues. Les proscriptions avaient commence en meme temps. Les
Lyonnais soupconnes d'avoir pris les armes etaient guillotines ou fusilles
au nombre de cinquante et soixante par jour. La terreur regnait dans cette
malheureuse cite: les commissaires envoyes pour la punir, entraines,
enivres par l'effusion du sang, croyant, a chaque cri de douleur, voir
renaitre la revolte, ecrivaient a la convention que les aristocrates
n'etaient pas reduits encore, qu'ils n'attendaient qu'une occasion pour
reagir, et qu'il fallait, pour n'avoir plus rien a craindre, deplacer une
partie de la population et detruire l'autre. Comme les moyens mis en usage
ne paraissaient pas assez rapides, Collot-d'Herbois imagina d'employer la
mine pour detruire les edifices, la mitraille pour immoler les proscrits;
et il ecrivit a la convention que bientot il allait se servir de moyens
plus prompts et plus efficaces pour punir la ville rebelle.
A Marseille, plusieurs victimes avaient deja succombe. Mais toute la colere
des representans etait dirigee contre Toulon, dont ils poursuivaient le
siege.
Dans la Gironde, les vengeances s'exercaient avec la plus grande fureur.
Isabeau et Tallien s'etaient places a la Reole: la, ils s'occupaient a
former le noyau d'une armee revolutionnaire pour penetrer dans Bordeaux,
et, en attendant, ils tachaient de desorganiser les sections de cette
ville. Pour cela, ils s'etaient servis d'une section toute montagnarde, et
qui, parvenant a effrayer les autres, avait fait fermer successivement le
club federaliste et destituer les autorites departementales. Alors ils
etaient entres triomphalement dans Bordeaux, et avaient retabli la
municipalite et les autorites montagnardes. Immediatement apres, ils
avaient rendu un arrete portant que le gouvernement de Bordeaux serait
militaire, que tous les habitans seraient desar
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