as de grands secours a son
general. Mais enveloppe tout a coup, il fut oblige de se replier
rapidement, et rentra dans Chatillon avec sa troupe. Le desordre se mit
alors dans la ville, et l'armee republicaine l'abandonna precipitamment.
Westermann se reunissant au general en chef Chalbos, et groupant autour de
lui quelques braves, arreta la fuite, et se reporta meme assez pres de
Chatillon. A l'entree de la nuit, il dit a quelques-uns de ses soldats qui
avaient fui: "Vous avez perdu votre honneur aujourd'hui, il faut le
recouvrer." Il prend aussitot cent cavaliers, fait monter cent grenadiers
en croupe, et la nuit, tandis que les Vendeens confondus dans Chatillon
sont endormis ou pris de vin, il a l'audace d'y entrer, et de se jeter au
milieu de toute une armee. Le desordre fut au comble, et le carnage
effroyable. Les Vendeens, ne se reconnaissant pas, se battaient entre eux,
et, au milieu d'une horrible confusion, femmes, enfans, vieillards, etaient
egorges. Westermann sortit a la pointe du jour avec les trente ou quarante
soldats qui lui restaient, et alla rejoindre, a une lieue de la ville, le
gros de l'armee. Le 12, un spectacle affreux vint frapper les Vendeens, ils
sortirent eux-memes de Chatillon, inonde de sang et devore des flammes, et
se porterent du cote de Cholet ou marchaient les Mayencais. Chalbos, apres
avoir retabli l'ordre dans sa division, rentra le surlendemain 14 dans
Chatillon, et se disposa a se porter de nouveau en avant, pour faire sa
jonction avec l'armee de Nantes.
Tous les chefs vendeens, d'Elbee, Bonchamps, Lescure, La Rochejaquelein,
etaient reunis avec leurs forces aux environs de Cholet. Les Mayencais, qui
s'etaient mis en marche le 14, s'en approchaient; la colonne de Chatillon
n'en etait plus qu'a peu de distance; et la division de Lucon, qu'on avait
mandee, s'avancait aussi, et devait venir se placer entre les colonnes de
Mayence et de Chatillon. On touchait donc au moment de la jonction
generale. Le 15, l'armee de Mayence marchait en deux masses vers Mortagne,
qui venait d'etre evacue. Kleber, avec le corps de bataille, formait la
gauche, et Beaupuy, la droite. Au meme moment, la colonne de Lucon arrivait
vers Mortagne, esperant trouver un bataillon de direction que Lechelle
aurait du faire placer sur sa route. Mais ce general, qui ne faisait rien,
ne s'etait pas meme acquitte de ce soin accessoire. La colonne est aussitot
surprise par Lescure, et se trouve assaillie de tous cotes. Heur
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