uche. Lui-meme se place aupres d'Haxo, retablit la
confiance dans ses bataillons, et ramene au feu ceux qui avaient plie sous
le grand nombre. Les Vendeens sont repousses a leur tour, reviennent avec
acharnement, et sont repousses encore. Pendant ce temps, le combat s'engage
au centre et a la droite avec la meme fureur. A la droite, Vimeux est si
bien place, que tous les efforts de l'ennemi demeurent impuissans.
Au centre, cependant, les Vendeens s'avancent avec plus d'avantage qu'aux
deux ailes, et penetrent dans l'enfoncement ou se trouve le jeune Marceau.
Kleber y accourt pour soutenir la colonne de Lucon, et, a l'instant meme,
une des divisions de Chalbos, qu'il avait demandee, sort de Cholet, au
nombre de quatre mille hommes. Ce renfort etait d'une grande importance
dans ce moment; mais, a la vue de cette plaine en feu, cette division mal
organisee, comme toutes celles de l'armee de La Rochelle, se debande et
rentre en desordre dans Cholet. Kleber et Marceau restent au centre avec la
seule colonne de Lucon. Le jeune Marceau, qui la commande, ne s'intimide
pas; il laisse approcher l'ennemi a une portee de fusil, puis tout a coup
demasque son artillerie, et, de son feu imprevu, arrete et accable les
Vendeens. Ceux-ci resistent d'abord; ils se rallient, se serrent sous une
pluie de mitraille; mais bientot ils cedent et fuient en desordre. Dans ce
moment, leur deroute est generale au centre, a la droite et a la gauche;
Beaupuy, avec son avant-garde ralliee, les poursuit a toute outrance.
Les colonnes de Mayence et de Lucon etaient les seules qui eussent pris
part a la bataille. Ainsi treize mille hommes en avaient battu quarante
mille. De part et d'autre, on avait deploye la plus grande valeur; mais la
regularite et la discipline deciderent l'avantage en faveur des
republicains. Marceau, Beaupuy, Merlin, qui pointait lui-meme les pieces,
avaient deploye le plus grand heroisme; Kleber avait montre son coup d'oeil
et sa vigueur accoutumes sur le champ de bataille. Du cote des Vendeens,
d'Elbee, Bonchamps, apres avoir fait des prodiges, avaient ete blesses a
mort; La Rochejaquelein restait seul de tous les chefs, et il n'avait rien
oublie pour partager leurs glorieuses blessures. Le combat avait dure
depuis deux heures jusqu'a six.
L'obscurite regnait deja de toutes parts; les Vendeens fuyaient en toute
hate, jetant leurs sabots sur les routes. Beaupuy les suivait a perte
d'haleine. A Beaupuy s'etait joint Westermann,
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