de l'avant-midi quand le bateau arrive a
Fort Pitt. On monte les tentes sur la rive. Rejouissances generales.
28 de juin.--Il fait tres-beau. Basse messe eu plein air. On donne un
permis general de sortir du camp, et tous vont visiter leurs freres
d'armes des autres bataillons.
29 de juin.--Le depart des troupes commence aujourd'hui. Il fait une
chaleur accablante.
30 de juin.--Le temps chaud continue.
1er de juillet.--Toute la brigade d'Alberta parade, a sept heures
du matin, devant le general Middleton. Ce dernier, apres avoir fait
l'inspection des differents bataillons, complimente de nouveau les
troupes.
2 de juillet.--Il fait beau. Le colonel Ouimet arrive avec le reste du
65e bataillon. Joie indescriptible On recoit l'ordre de s'embarquer
demain a bord de la "Baronness."
CHAPITRE V.
LEMAY ET MARCOTTE.
Arrive a ce point du recit, l'auteur a cru interesser specialement les
lecteurs en pariant de la vie que menerent les deux vaillants blesses du
65e pendant le reste de la campagne.
Le recit de leurs souffrances et de leurs miseres commence naturellement
du jour ou ils sont tombes sur le champ de bataille.
Comme on a pu le voir plus haut, Lemay tomba le premier. Lorsque la
balle meurtriere le frappa, il etait quelque peu en avant de ses
compagnons d'armes. Ceux-ci s'arreterent subitement en le voyant tomber
et semblerent hesiter un moment. Le caporal Grave! fut le premier
aupres de lui, et le soldat Marc Prieur, qui etait attache au corps
d'ambulance, arriva quelques instants plus tard. En les voyant aupres
de leur frere blesse, les soldats continuerent leur marche. Le
chirurgien-major Pare et le reverend aumonier furent bientot sur les
lieux. Pendant que le chirurgien examinait la plaie et palissait a la
vue de la gravite de la blessure, le digne chapelain administrait les
derniers sacrements au Blesse.
[Illustration: SOLDAT EPHREM LEMAY.]
Ce ne fut qu'une demi-heure plus tard que l'on apporta une civiere pour
transporter le pauvre Lemay en dehors du terrain des hostilites. On l'y
avait a peine transporte qu'un soldat accourut a la hate demander un
second brancard pour apporter Marcotte qui venait de succomber. Quelques
instants plus tard, le soldat Prieur, aide du gen. Strange lui-meme,
apportait Marcotte et le placait a cote de Lemay. Le chirurgien ordonna
aussitot qu'on mit les deux blesses dans un caisson, n'ayant pas d'autre
moyen de transport.
On ne peut guere se figurer les
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