endre les evenements avant de prendre aucun parti,
et toute la journee s'est passee a rien faire. Vers le soir le ciel se
couvre de nuages menacants.
3 de juin.--De bonne heure, le major Robert s'eloigne a bord de
_l'Alberta_, dans la direction de Fort Pitt, d'ou il doit se rendre
jusqu'a l'hopital de Battleford. Les blesses Lemay et Marcotte sont
a bord du meme bateau. Le soldat Isidore Gauthier qui souffrait du
rhumatisme obtint la permission d'accompagner les blesses a Battleford
et les assista tout le temps de leurs souffrances avec une patience
digne, d'eloges. Le caporal Lafreniere qui venait de se blesser a la
jambe avec un petit pistolet qu'il portait sur lui, fut aussi expedie a
Battleford, ou il passa le reste de la campagne. Quelques heures plus
tard, au nombre des ordres du jour, on lut au bataillon celui de son
retour a Fort Pitt, pour attendre en ce dernier endroit l'ordre du
depart pour Montreal. Cependant la joie que causa la lecture de cet
ordre ne fut pas de longue duree. Dans l'apres-midi un contr'ordre fut
lu disant aux troupes de se rendre au Lac a l'Oignon. Le depart eut lieu
vers les trois heures. Il faisait un temps des plus mauvais. On marcha
quelques milles a travers des marais ou les soldats enfoncaient jusqu'a
la ceinture. Il etait cinq heures et demie a.m. quand on s'arreta pour
camper. L'endroit choisi a cette fin etait tres joli. Figurez-vous, une
colline quelque peu elevee au pied de laquelle un lac sans nom roule
placidement ses eaux.
4 de juin,--Reveil a quatre heures et demie a.m. Les soldats se mettent
en rangs d'assez mauvaise humeur, et la marche commence malgre que
personne n'ait, pris une bouchee depuis la veille. Il est une heure de
l'apres-midi quand, apres avoir voyage par des chemins impossibles,
l'on arrete pour le repas du midi qui est aujourd'hui le premier de la
journee. Dans l'apres-midi le voyage se continue a travers les memes
chemins. Le paysage varie peu. Ici un lac, la une riviere, a travers
lesquels la .plaine s'allonge en souveraine. Quand l'on campa, le soir,
on avait fait vingt-cinq milles presque au pas de course. Aussi les
soldats ont-ils souffert enormement. Plusieurs avaient les pieds tout en
sang; cependant personne ne murmura.
5 de juin.--Pendant la nuit, une compagnie d'infanterie legere de
Winnipeg arrive au camp. De deux heures et demie a cinq heures du matin,
il fait un orage epouvantable; tonnerre, eclairs, rien n'y manque. Vers
les sept heures,
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